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L’atterrisseur européen Schiaparelli s’est écrasé sur Mars

Selon cette image prise par Mars Reconnaissance Orbiter, le point noir serait le lieu du crash de Schiaparelli et le point blanc son parachute. KEYSTONE/EPA ESA/NASA/NASA/JPL-CALTECH/MSSS/HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Schiaparelli “s’est écrasé à la surface de Mars”, a annoncé vendredi à l’AFP Thierry Blancquaert, responsable de l’atterrisseur à l’Agence spatiale europénne (ESA). Le module européen avait cessé d’émettre mercredi.

C’est la deuxième fois que l’Europe spatiale échoue à faire atterrir en douceur un engin sur Mars, treize ans après les mésaventures de l’atterrisseur britannique Beagle 2. L’ESA, qui était sans nouvelles du module depuis deux jours, a été fixée sur son sort grâce à une photo prise par la sonde américaine MRO en orbite autour de la planète rouge.

Schiaparelli “est arrivé à une vitesse beaucoup plus rapide que prévu à la surface de Mars”, a expliqué Thierry Blancquaert depuis le Centre de contrôle des opérations de l’ESA à Darmstadt.

“Il a atterri pratiquement à l’endroit prévu, à quelques kilomètres près”, a indiqué à l’AFP Michel Denis, directeur des opérations en vol de la mission ExoMars.

“L’image de la Nasa permet de voir une tache blanche, cohérente avec la taille du parachute. Environ deux kilomètres plus loin, il y a une tache noire, aux contours moins nets. C’est certainement le point d’impact de Schiaparelli”, a dit Michel Denis. “Elle est plus grande que si Schiaparelli était en un seul morceau. Il s’est donc cassé”, a-t-il ajouté.

Les réservoirs de carburant du module, qui n’étaient pas vidés, pourraient avoir explosé au moment de l’impact”, avance de son côté Thierry Blancquaert.

Bardé de capteurs

Après sept mois de voyage, Schiaparelli, bardé de capteurs, s’était séparé dimanche de la sonde européano-russe TGO. Mercredi, il est entré dans la fine atmosphère de Mars. Tout s’est grippé environ 50 secondes avant l’heure prévue de l’impact (16h48).

Le grand parachute de Schiaparelli semble avoir été éjecté trop tôt. Les rétrofusées se sont activées brièvement mais ont été coupées prématurément.

Schiaparelli vise à tester les technologies européennes d’entrée dans l’atmosphère, de descente et d’atterrissage sur Mars. Sa durée de vie était limitée à quelques jours car il n’était équipé que d’une batterie.

Ballon d’essai

L’engin avait été pensé comme un essai pour l’atterrissage d’une astromobile (rover) sur Mars en 2020. TGO et Schiaparelli forment le premier volet d’ExoMars, mission scientifique européano-russe qui vise à rechercher des indices d’une vie actuelle et passée sur Mars. Elle doit se dérouler en deux temps (2016 et 2020).

La sonde TGO (Trace gas orbiter) a parfaitement réussi à s’insérer dans l’orbite de Mars mercredi et commencera à travailler en 2018. Munie notamment d’une caméra haute définition fournie par la Suisse, TGO sera chargée de “renifler” l’atmosphère martienne pour détecter des gaz à l’état de traces comme le méthane qui pourrait indiquer la présence d’une forme de vie microbienne actuelle sur la planète.

Avec Mars Express lancée il y a treize ans et qui fonctionne toujours, l’Europe dispose désormais de deux orbiteurs autour de la planète rouge.

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