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L’Europe, en pleine crise de confiance, peut sortir de l’histoire

(Keystone-ATS) La crise de l’euro a sapé la confiance en l’Union européenne, a souligné jeudi le Forum économique mondial (WEF). “Le projet européen peut mourir très vite”, s’inquiète Manuel Valls, premier ministre français, évoquant un risque pour l’Europe de sortir de l’histoire.

“Le terrorisme doit réunir davantage l’Europe, car nous sommes tous concernés”, a déclaré Manuel Valls à Davos (GR). “Nous sommes dans une guerre globale contre le terrorisme”, a-t-il dit, en appelant à des moyens communs de lutte, dans l’échange d’informations et de renseignements ou encore dans une sécurité aéroportuaire commune.

L’Union européenne (UE) peut se désagréger en quelques mois, a-t-il insisté, “si nous ne sommes pas capables de mettre en commun nos moyens pour lutter contre le terrorisme”. Après les attentats du 13 novembre à Paris, beaucoup de pays se sont engagés à aider la France, au Sahel et au Mali, s’est-il félicité.

Les crises migratoires issues de la Syrie, de l’Irak ou de la Libye ne sont pas que l’affaire des pays méditerranéens. “Tous les sujets sont concernés”. Rien qu’au cours des trois premières semaines de l’année, 35’000 réfugiés ont transité vers l’Est de l’Europe, a précisé Mark Rutte, premier ministre hollandais.

La Grèce au centre des crises

“Le problème qui se pose à la Grèce et à l’Union européenne est triple”, estime Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce, également présent sur le podium. D’abord, la crise économique, “dont nous ne sommes pas encore sortis et qui engendre la montée des populismes”. A cela s’ajoutent la crise des réfugiés et l’instabilité.

La Grèce se trouve au centre de deux de ces crises, selon M. Tsipras. “L’Union européenne n’est pas une union à la carte”, a-t-il ajouté, exhortant tous les pays à s’engager pour mettre un terme à l’activité des passeurs. Le chef de gouvernement grec a également exigé la mise en place d’un système de répartition des personnes déplacées.

L’Allemagne critiquée

Pour l’Allemagne, un nouveau flux d’un million de migrants n’est pas soutenable, a admis Wolfgang Schäuble, ministre des finances allemand. L’urgence est de sécuriser les zones externes aux frontières. “Sinon le problème se retrouve en Europe, pas aux Etats-Unis ni au Canada”.

La politique généreuse de la chancelière Angela Merkel est sous les feux de la critique. La veille, le président de l’Allemagne Joachim Gauck a défendu la politique d’accueil des réfugiés de son pays, mais a aussi souligné le besoin de mettre des limites.

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