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L’Europe confrontée à la forte expansion des drogues de synthèse

La plupart des nouvelles substances psychoactives sont des produits synthétiques cannabinoïdes (archives). KEYSTONE/EPA ANA-MPA/ORESTIS PANAGIOTOU sda-ats

(Keystone-ATS) L’Europe est confrontée à l’arrivée massive de nouvelles drogues de synthèse, a indiqué mardi l’observatoire européen des drogues. Cette situation pousse les Etats membres à renforcer leurs lois pour tenter d’en arrêter la production et le trafic.

Près de 300 nouvelles substances psychoactives (NSP) ont été signalées entre 2013 et 2015 auprès du système d’alerte précoce de l’Union européenne (UE), indiquent dans un rapport de 25 pages l’observatoire européen des drogues et des toxicomanies, et l’unité de coopération judiciaire européenne Eurojust.

Il s’agit principalement de produits synthétiques cannabinoïdes, relatifs aux substances chimiques présentes dans les plants de cannabis.

Cigarette électronique

Les cannabinoïdes rassemblent “un nombre croissant de substances chimiques psychotropes fabriquées par l’homme, qui sont soit vaporisées sur des matières organiques séchées et effritées pour ensuite être fumées, soit vendues sous forme liquide pour être vaporisées et inhalées dans des cigarettes électroniques et autres appareils”, d’après l’institut national américain sur l’abus des drogues.

Souvent vendues comme une alternative légale “sûre”, ces drogues peuvent en réalité “avoir sur le cerveau un effet plus puissant que la marijuana (et) les effets peuvent être, dans certains cas, plus graves, voire même mortels”, selon l’institut.

En Europe, les Etats éprouvent des difficultés pour lutter contre leur forte expansion, selon le rapport européen : “L’évolution du marché européen pour les NSP a accéléré à une vitesse telle que la réponse établie par les autorités publiques, c’est-à-dire la législation sur les drogues, ne lui correspond plus totalement.”

De plus, “à peine une nouvelle substance psychoactive est-elle identifiée par les autorités et contrôlée qu’un substitut la remplace déjà sur le marché”, ont précisé les deux organismes européens.

La Finlande, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, notamment, tentent de légiférer sur les cannabinoïdes synthétiques. Une nouvelle loi allemande devrait permettre d’ici à la fin de l’année de simplifier les poursuites et prévoit jusqu’à dix ans de prison pour les dealers de NSP.

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