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La Biennale d’art de Venise 2019 ouvre ses portes jusqu’en novembre

"Nostra Barca", un bateau échoué de migrants, de l'artiste suisse Christoph Büchel à la Biennale d'art de Venise. KEYSTONE/AP/ANTONIO CALANNI sda-ats

(Keystone-ATS) La 58e Biennale d’art de Venise a ouvert ses portes samedi. Les oeuvres présentées selon la devise “May you live in interesting times” (puissiez-vous vivre une époque intéressante) sont à voir jusqu’au 24 novembre. Près de 80 artistes y participent.

L’ouverture de ce grand rendez-vous mondial d’art contemporain a été marquée samedi par la remise des prix. Le Lion d’Or est revenu au projet lituanien Sun & Sea de Lina Lapelyte, Vaiva Grainyte and Rugile Barzdziukaite. Dans la catégorie internationale, c’est l’Américain Arthur Jafa qui a été primé. La Biennale avait déjà annoncé un Lion d’or décerné au sculpteur et poète américain Jimmie Durham pour l’ensemble de sa carrière.

Le Pavillon suisse accueille cette année le duo d’artistes Pauline Boudry et Renate Lorenz. Leur nouvelle installation vidéo “Moving Backwards” explore les résistances réactionnaires d’aujourd’hui.

Parallèlement au Pavillon suisse, le Salon suisse organise une série de performances artistiques, entretiens et événements. Ce programme est proposé durant trois jours au Palazzo Trevisan degli Ulivi.

Epave

L’exposition principale et l’Arsenal présentent également d’autres oeuvres d’artistes suisses. Christoph Büchel impressionnera sans conteste le public avec sa “Barca Nostra”, une gigantesque épave d’un bateau de migrants échoué en 2015 en Méditerranée entaînant la mort de 800 à 1000 personnes.

L’oeuvre est muette, sans aucune inscription ou ajout de la part de l’auteur. Le “monument” sera ramené en Sicile pour devenir un lieu de commémoration. Christian Marclay montre quant à lui l’installation vidéo “40 War Movies”, 40 films de guerre superposés dont le contenu narratif finit complètement voilé.

L’art, un acte de résistance

L’édition 2019 de la Biennale ambitionne de décrire le monde “sans tomber dans le piège du marché”, a précisé le président de la Biennale, Paolo Baratta. “Ce qui convertit l’art en quelque chose de spécial, c’est le fait qu’il résiste à n’importe quelle mentalité fermée”, a expliqué le critique d’art et directeur artistique de la Biennale, l’Américain Ralph Rugoff.

Unique rendez-vous d’art comptant des pavillons nationaux (90 pour cette édition), la Biennale accueille cette année des nouveaux pays comme le Ghana, le Pakistan, Madagascar ou encore la Malaisie et la République dominicaine. L’édition 2019 peut également compter sur la présence d’artistes confirmés comme la Française Dominique González-Foerster, l’Allemande Rosemarie Trockel, le Libanais Lawrence Abu Hamdan, l’Américain George Condo ou le Vietnamien Danh Vo.

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