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La matière noire “moins grumeleuse” qu’on ne le pensait

La matière noire, qui n'émet aucune lumière, ne peut être détectée que par les effets de sa force gravitationnelle sur d'autres objets de l'Univers (archives). KEYSTONE/EPA EUROPEAN SOUTHERN OBSERVATORY/R.MASSEY / ESO / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) La matière noire, la mystérieuse substance qui est censée constituer plus d’un quart de notre Univers, serait repartie plus uniformément qu’on ne le pensait, selon une étude publiée mercredi. Celle-ci pourrait remettre en question certains principes de la physique.

Cette découverte peut remettre en question ce que nous savons sur la naissance et la croissance du cosmos, selon des astronomes.

En étudiant, à l’aide du Very Large Telescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO), la lumière émise par quelque 15 millions de galaxies éloignées, le chercheur et son équipe, ont découvert que la matière noire était significativement “moins grumeleuse” que ce que le télescope Planck avait démontré.

La matière noire, qui n’émet aucune lumière, ne peut être détectée que par les effets de sa force gravitationnelle sur d’autres objets de l’Univers. “Ce résultat surprenant a des répercussions sur notre compréhension de l’Univers et son évolution au cours de ses quasi 14 milliards d’années”, déclarent dans un communiqué la Royal Astronomical Society (RAS) et l’ESO.

Repenser l’essence

Cela pourrait nous amener à repenser l’essence même de l’énergie sombre, une force inexpliquée pensée responsable de l’accélération de l’expansion de l’Univers.

“Au lieu de la simple ‘constante cosmologique’ suggérée par Albert Einstein, il pourrait y avoir plusieurs formes différentes d’énergie sombre”, explique Konrad Kuijken, de l’Observatoire de Leiden aux Pays-Bas, co-auteur de l’étude publiée mercredi dans Monthly Notice de la Royal Astronomical Society.

Selon lui, cela peut également signifier “que les lois de la gravité à l’échelle de l’Univers sont différentes de la relativité générale”, la théorie de la gravité d’Einstein qui sous-tend une grande partie de la physique.

Le télescope spatial européen Planck, mis à la retraite en 2013, a passé près de quatre ans et demi sur les traces de la toute première lumière émise après le Big Bang et a remodelé notre compréhension des principaux ingrédients de l’Univers. La “matière ordinaire” – qui constitue les êtres humains, les planètes, les étoiles et les galaxies – ne représente que 4,9% de la masse totale de l’Univers.

La matière noire en constitue 26,8%. Le reste (68,3%) consisterait en une mystérieuse “énergie noire”, qui serait à l’origine de l’accélération de l’expansion de l’Univers.

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