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La Suisse devrait réintégrer Erasmus+ en 2021, selon les Etats

La Suisse devrait pleinement réintégrer le programme européen d'échange d'étudiants Erasmus+, mais pas avant 2021. Le Conseil des Etats a soutenu cette solution (archives). Keystone/GAETAN BALLY sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse devrait pleinement réintégrer le programme européen d’échange d’étudiants Erasmus+ en 2021. Le Conseil des Etats a soutenu jeudi, par 38 voix et 3 abstentions, la solution transitoire du Conseil fédéral, mais il souhaite que les négociations reprennent vite.

Le Conseil fédéral propose d’en rester jusqu’en 2020 à une voie nationale. Il prolonge de fait la solution transitoire mise en place en février 2014 après la suspension des négociations sur la participation de la Suisse à Erasmus+, a expliqué Brigitte Häberli-Koller (PDC/TG) au nom de la commission.

Même si elle n’est pas idéale, cette solution apporte une certaine sécurité juridique et de planification, a salué Didier Berberat (PS/NE). Elle ne nécessite pas non plus de moyens financiers plus importants.

Cette voie ne peut toutefois être que transitoire, a insisté M. Berberat, au risque de largement désavantager les institutions de formation, les milieux scientifiques et les étudiants concernés.

Crédit approuvé

La Chambre des cantons a approuvé sans opposition le crédit total de 114,5 millions de francs entre 2018 et 2020, afin de permettre à la Suisse de participer au programme de mobilité étudiante, mais seulement en tant que pays tiers.

Sur ce montant, 93,8 millions sont destinés aux activités internationales de mobilité et de coopération, 9,6 millions financeront les mesures d’accompagnement et 11,1 millions seront versés à l’agence nationale pour la promotion des échanges Movetia, exploitée par la Confédération et les cantons.

Pression sur le gouvernement

Les sénateurs tiennent toutefois à ce que les négociations reprennent sans tarder. C’est pourquoi ils ont approuvé dans la foulée, par 28 voix contre 11, une motion de leur commission chargeant le gouvernement de rouvrir le dossier avec Bruxelles “le plus rapidement possible”.

Soulignant que le Conseil fédéral fait déjà tous les efforts possibles, le ministre de la formation Johann Schneider-Ammann, appuyé par une minorité, a proposé en vain de refuser cette motion. Elle apporte un soutien supplémentaire au gouvernement, lui ont rétorqué plusieurs orateurs.

Réintégration dès 2018

Fin août, 26 organisations de jeunesse ont aussi remis à la Chancellerie fédérale une pétition munie de près de 10’000 signatures réclamant la reprise immédiate des négociations. Mais elles souhaitent que la Suisse réintègre le programme de mobilité étudiante dès 2018.

Les organisations s’opposent à la reconduction de la solution transitoire. Moins bien dotée financièrement, elle défavorise la formation professionnelle et menace la coopération internationale des institutions helvétiques. La formation étant la principale ressource de la Suisse, ce choix peut entraîner “de graves conséquences” à long terme, redoutent-elles.

“Irréaliste”, selon le Conseil fédéral

“Réintégrer le programme dès 2018 ne me semble pas possible, vu la complexité et la durée des négociations”, a dit Didier Berberat. Un avis partagé par le Conseil fédéral qui, dans son message, juge ce scénario irréaliste.

D’un commun accord, la Suisse et la Commission européenne n’ont pas repris les négociations sur Erasmus+ malgré la ratification helvétique de l’extension de la libre circulation à la Croatie en décembre 2016.

Cette différence avec le retour des chercheurs dans Horizon 2020 s’explique par des questions d’agenda, mais aussi parce que Bruxelles exigeait une contribution helvétique à Erasmus+ bien supérieure au montant déjà approuvé par le Parlement. Une réintégration au programme avant 2021 nécessiterait une rallonge de crédit irréaliste compte tenu des efforts d’économie.

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