Des perspectives suisses en 10 langues

La Suisse s’inquiète de la multiplication d’explosifs et de mines

Des soldats américains cherchent à détecter des mines en Irak (archives). KEYSTONE/AP/KAREL PRINSLOO sda-ats

(Keystone-ATS) Lors de l’assemblée plénière de la conférence sur le désarmement à Santiago de Chili, la délégation suisse s’est montrée préoccupée par la multiplication des explosifs non conventionnels. Le nombre de victimes des mines a lui aussi augmenté.

Une grande part de ces explosifs sont des mines anti-personnel telles que définies par la Convention d’Ottawa, dont la Suisse fait partie. Sabrina Dallafior Matter, ambassadrice suisse, a rendu mardi les Etats signataires attentifs à cette situation lors de l’assemblée plénière. L’usage de tels engins explosifs place les démineurs face à de nouveaux défis.

Se référant à l’article 5 de la Convention, la délégation suisse a appelé les Etats concernés à fournir les informations nécessaires dans les délais requis. Il s’agit ainsi de garantir le succès du travail effectué par le comité.

L’Angola, qui avait obtenu une prolongation de délai pour le déminage lors de la Conférence de 2012, continue à être soutenu par la Suisse. La priorité est de débarrasser la région d’Huambo de seds mines, ce qui est possible grâce à des partenariats solides. Cette 15e conférence se poursuit jusqu’à jeudi dans la capitale chilienne.

Onze pays producteurs

Le traité d’interdiction des mines, entré en vigueur en 1999, compte 162 pays signataires. Actuellement, seuls onze Etats sont considérés comme des producteurs potentiels de mines antipersonnel, mais quatre d’entre eux sont les plus susceptibles d’en produire activement: Corée du Sud, Inde, Birmanie et Pakistan.

Les mines ont nettement plus tué et blessé dans le monde en 2015 que lors de la précédente décennie. Cette recrudescence est liée avant tout aux conflits en Libye, en Syrie, en Ukraine et au Yémen, selon le rapport 2016 de l’Observatoire des mines.

Au total, les mines et les engins similaires ont tué ou blessé 6461 personnes en 2015, soit 75% de victimes en plus par rapport à l’année antérieure, et un retour à des niveaux jamais observés depuis 2006. Sur ce nombre, au moins 1672 personnes ont été tuées.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision