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Le grand avocat pénaliste Paul Lombard est décédé

L'avocat Paul Lombard (à droite) dans un tribunal parisien en 2004 (archives). Keystone/AP/LAURENT EMMANUEL sda-ats

(Keystone-ATS) Le célèbre avocat pénaliste Paul Lombard est décédé dimanche à Paris à l’âge de 89 ans, a annoncé son associé Olivier Baratelli. La star du barreau a traité certains des plus grands dossiers de l’histoire criminelle française.

Il est mort dans un hôpital parisien d’une infection pulmonaire, a indiqué sa famille. “C’est 65 ans d’un monde judiciaire qui s’en va”, a salué son associé Me Olivier Baratelli. “Une légende du verbe s’éteint, l’histoire judiciaire perd l’un de ses géants”, a-t-il ajouté. Le ministre de la Justice français Jean-Jacques Urvoas a rendu hommage à un “avocat fou de justice, gladiateur aux combats lumineux, bretteur infatigable qui savait vaincre les préjugés”.

En plus d’un demi-siècle, Paul Lombard laisse derrière lui des plaidoiries mémorables. Il est intervenu dans des grands dossiers de l’histoire criminelle française, de l’affaire du petit Grégory Villemin assassiné en 1984, au procès de Christian Ranucci, condamné pour le meurtre d’une petite fille et l’un des derniers guillotinés de France, en 1976.

Egalement avocat de grandes causes, il a eu à traiter de la responsabilité médicale (l’affaire Albertine Sarrazin), du combat des femmes pour l’avortement, des drames du Heysel et de Furiani. etc.

Auteurs de plusieurs livres

Né le 17 février 1927 à Marseille, diplômé d’études supérieures de droit, il a exercé de 1952 à 1995 dans sa ville natale. Il s’est ensuite installé à Paris, à un âge où d’autres auraient pris leur retraite, dirigeant en collaboration avec d’autres avocats le cabinet “Lombard Baratelli et associés”.

En 2009, il a été durant quelques mois parmi les avocats de l’héritière de L’Oréal, Liliane Bettencourt, en conflit avec sa fille. Il s’est aussi occupé des successions de peintres de renom, dont Picasso, Bonnard, Chagall, etc.

Parmi ses ouvrages figurent “Mon intime conviction” (1977), “Plaidoyer pour Marseille” (1979), “Quand la justice se trompe” (1981), “Le crépuscule des juges” (1988), “Le juge et l’avocat” (1992, avec Simone Rozès), “Ma vérité sur le mensonge” (1997), “Le procès de la justice” (2003, avec Jean-François Burgelin).

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