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Le pape François a canonisé sept personnes dimanche

Une tapisserie représentant un des nouveaux saints - Gabriel Brochero, le "curé gaucho" - était visible dimanche sur une façade de la basilique Saint-Pierre. KEYSTONE/AP/ANDREW MEDICHINI sda-ats

(Keystone-ATS) Le pape François a canonisé dimanche sept personnes, dont deux Français, deux Italiens et un populaire curé argentin ayant dédié sa vie aux exclus. Ces personnalités ont rejoint la liste des milliers de saints reconnus au fil des siècles.

Seule femme parmi les sept nouveaux saints, la Française Elisabeth de la Trinité. Cette carmélite née en 1880 près de Bourges est décédée de maladie à 26 ans. Musicienne de talent, Elisabeth Catez a écrit plusieurs centaines de lettres à ses proches, un journal intime, des poèmes, quatre traités spirituels, ainsi qu’une prière au “Dieu Trinité” aujourd’hui traduite dans une cinquantaine de langues.

Elle doit sa canonisation au miracle touchant une enseignante de religion belge. Elle a a affirmé avoir été subitement guérie d’une maladie orpheline à son arrivée au carmel de Dijon.

Mordue par un serpent

Le Français Salomon Leclercq, également canonisé dimanche, a vécu au 18e siècle. Il avait rejoint les Frères des écoles chrétiennes, une congrégation laïque vouée à la formation des jeunes. Durant la Révolution française (1789-1799), il est massacré à Paris avec 188 autres éclésiastiques. Tous ces martyrs ont été béatifiés en 1926 par le pape Pie XI.

Le Vatican a reconnu dans son dossier le caractère “inexpliqué” de la guérison d’une fillette vénézuélienne de cinq ans. Celle-ci avait été mordue par un serpent.

Les religieux italiens Lodovico Pavoni (1784-1849) et Alfonso Maria Fusco (1839-1910) figurent parmi les nouveaux saints. Ils avaient consacré leurs vies à l’éducation des jeunes indigents et des enfants abandonnés.

“Le curé gaucho”

Le curé José Gabriel Brochero (1840-1914) est devenu le premier saint né et mort en Argentine. Surnommé “le curé gaucho”, il circulait à dos de mule dans les montagnes près de Buenos Aires. C’est son portrait sur un âne qui trônait d’ailleurs dimanche sur le parvis de la basilique Saint-Pierre.

Aveugle, mort de la lèpre, “ce pasteur à l’odeur de brebis s’est fait pauvre parmi les pauvres”, estime le pape argentin.

Présent à la canonisation, le président argentin Mauricio Macri a été reçu par le pape François samedi pour un entretien privé au Vatican. L’occasion d’aborder des thèmes chers au Souverain pontife comme la lutte contre la pauvreté.

Un Mexicain et un Espagnol

Seul laïc canonisé dimanche: le Mexicain Jose Luis Sanchez del Rio (1913-1928). Ce martyr de la persécution anticatholique a été tué cruellement à l’âge de 14 ans, dans la guerre sanglante des “Christeros” (soulèvement de paysans catholiques contre un nouveau gouvernement anticlérical à la fin des années 20).

Enfin, un évêque espagnol originaire de Séville est devenu saint dimanche: Manuel Gonzales Garcia (1877-1940). Il a notamment créé la Congrégation des Missionnaires eucharistiques de Nazareth.

La “Congrégation pour la cause des saints”, chargée au Vatican d’enquêter sur les éventuels futurs saints, a annoncé fin septembre un resserrement des règles de sa commission médicale établies il y a 40 ans. Par exemple, seuls trois groupes d’experts pourront se prononcer sur une guérison miraculeuse, alors que ce nombre était auparavant illimité.

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