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Le Parlement européen dévoile les finalistes de son prix Sakharov

En 2015, le blogueur saoudien Raef Badaoui avait obtenu le Prix Sakharov. Son épouse s'était rendue à Strasbourg pour recevoir le prix. KEYSTONE/EPA/PATRICK SEEGER sda-ats

(Keystone-ATS) Un journaliste d’opposition turc, un leader des Tatars de Crimée et deux femmes yazidies rescapées de l’Etat islamique en Irak: le Parlement européen a désigné mardi les finalistes de son prix Sakharov. La distinction récompense des défenseurs des droits de l’Homme.

Le lauréat de ce prix, attribué tous les ans à des personnalités qui se sont illustrées dans la défense des droits de l’homme, sera choisi parmi eux lors d’une session plénière le 27 octobre à Strasbourg, a indiqué le Parlement dans un communiqué.

Can Dündar, ancien rédacteur en chef du journal d’opposition turc Cumhuriyet, Moustafa Djemilev, leader historique des Tatars de Crimée, ainsi que Nadia Murad Basee et Lamiya Aji Bashar, deux femmes de la communauté yazidie d’Irak, ont été sélectionnés dans une liste de noms proposés par les groupes politiques du Parlement.

Le choix sera effectué par le président du Parlement européen et les présidents des différents groupes politiques, avant une cérémonie de remise du prix programmée le 14 décembre à Strasbourg.

M. Dündar est accusé d’avoir divulgué des “secrets d’Etat” en Turquie. Il a été condamné en mai à cinq ans et dix mois d’emprisonnement. Il est également sous la menace d’une autre condamnation pour des liens présumés avec l’organisation de l’ex-prédicateur Fethullah Gülen, accusé d’être le cerveau de la tentative de coup d’Etat mi-juillet en Turquie.

Rescapées de l’Etat islamique

Moustafa Djemilev se bat lui “pour les droits de l’homme et des minorités depuis plus d’un demi-siècle”, est-il indiqué dans ce même communiqué. Cet “ancien président de l’assemblée des Tatars de Crimée, ancien dissident soviétique et député ukrainien”, déporté en Asie centrale durant son enfance, “est à nouveau interdit de territoire” en Crimée depuis son annexion par la Russie.

Quant à Nadia Murad Basee et Lamiya Aji Bashar, le Parlement européen les présente comme “des défenseuses de la communauté yazidie et rescapées de l’Etat islamique (EI)”. Originaires d’un village irakien “massacré par Daech (acronyme de l’organisation Etat islamique) au cours de l’été 2014, elles font partie des milliers de jeunes filles et de jeunes femmes enlevées et forcées à l’esclavage sexuel”.

Nadia Murad Basee a été nommée mi-septembre ambassadrice de l’ONU pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains. Elle milite pour que les persécutions commises en 2014 contre les yazidis soient considérées comme un génocide.

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