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Le vaccin Moderna devrait contribuer à maîtriser la pandémie

Swissmedic a autorisé l'utilisation du vaccin Moderna, le deuxième après celui développé par Pfizer/BioNTech. KEYSTONE/PETER KLAUNZER sda-ats

(Keystone-ATS) La Suisse dispose désormais d’un deuxième vaccin contre le coronavirus. Mardi, Swissmedic a autorisé l’administration du Moderna partiellement développé par Lonza. Quelque 200’000 doses seront livrées mercredi.

L’institut suisse des produits thérapeutiques a donné son feu vert moins d’un mois après l’autorisation pour le vaccin développé par Pfizer/BioNTech. Le Moderna devrait contribuer à maîtriser la pandémie en Suisse, a déclaré Philippe Girard, directeur adjoint de Swissmedic, devant la presse. Il n’a cependant été approuvé que pour une durée limitée.

Après évaluation, Swissmedic a jugé que les avantages l’emportaient sur les risques dans la situation actuelle. Les effets secondaires sont comparables à ceux d’un vaccin contre la grippe. Ils peuvent parfois être un peu plus sévères, notamment après la deuxième injection, qui doit intervenir un mois après la première. La durée de protection s’étend quant à elle au minimum sur trois mois, probablement plus.

Demi-million de doses en janvier

Faute d’études suffisantes, concernant notamment l’efficacité du vaccin ou sa sécurité pour les femmes enceintes, une autorisation normale n’a pas pu être donnée. C’est également le cas du vaccin Pfizer/BioNTech.

Autre point commun entre les vaccins: ils misent tous deux sur une technologie nouvelle, l’ARNm, un type de molécule messagère qui renferme le plan de fabrication des protéines, précise l’OFSP dans son communiqué.

Berne a commandé au total 7,5 millions de doses du vaccin Moderna. Ce dernier sera livré en Suisse de manière échelonnée. En comptant également le vaccin de Pfizer/BioNTech, la Suisse disposera d’environ 560’750 doses en janvier. Elles permettront de vacciner 4% de la population adulte suisse selon un régime de deux doses, a précisé Nora Kronig, responsable de la division internationale de l’OFSP.

Peu d’informations sur les variants

Interrogé sur l’efficacité des vaccins contre les nouveaux variants britanniques et sud-africains du coronavirus, Philippe Girard a reconnu n’avoir pas beaucoup d’informations sur le sujet pour le moment. Une étude préliminaire a cependant démontré une certaine protection pour l’un des deux vaccins.

L’arrivée du vaccin Moderna ne modifie pas la stratégie de vaccination de l’OFSP ni l’ordre des priorités concernant les groupes de personnes à vacciner, à savoir les personnes vulnérables. Christoph Berger, président de la Commission fédérale pour les vaccinations, a appelé à la patience.

Ce dernier ne pense pas qu’il soit possible de proposer un choix entre les deux vaccins. “Ils sont très similaires, tout comme leurs effets secondaires. Ce qui compte, c’est de vacciner les personnes à risque le plus vite possible. Le choix du vaccin de Moderna ou de Pfizer/BioNtech dépendra de la logistique sur le territoire”.

Via la Belgique

Concernant l’implication du laboratoire pharmaceutique Lonza à Viège (VS) dans l’élaboration du vaccin Moderna, Mme Kronig a expliqué que “l’ensemble du secteur fonctionne de manière globale”. Le principe actif du vaccin est produit à Viège et aux Etats-Unis.

Cette production est ensuite acheminée en Espagne pour le remplissage des doses avant d’aller en Belgique pour la distribution générale. L’entreprise pharmaceutique Lonza, qui produit le principe actif en Valais pour le compte de Moderna, prévoit de produire jusqu’à 300 millions de doses du vaccin par an dans son usine en Valais.

Les premières vaccinations contre le Covid-19 ont commencé le 23 décembre en Suisse dans un EMS lucernois. La campagne nationale a démarré depuis le 4 janvier.

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