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Les amis de la nature sont divisés sur l’énergie

Pour les défenseurs de la stratégie énergétique, protection du paysage et énergies renouvelables peuvent être conciliées (image symbolique). KEYSTONE/OLIVIER MAIRE sda-ats

(Keystone-ATS) Les organisations de protection de la nature soutiennent la stratégie énergétique 2050. Mais certains de leurs membres s’y opposent.

A contre-courant de la fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage qu’il préside, le conseiller national PLR Kurt Fluri ne soutient pas le projet. Il a rejoint le comité “Environnement contre la SE 2050”, dont fait aussi partie Hans Weiss, ancien directeur de la fondation.

Sur son site internet, M. Fluri rappelle que la pénurie d’électricité engendrée par la sortie du nucléaire ne pourra être remplacée que par “l’énergie sale” des centrales à charbon d’Allemagne.

En outre, les paysages seront encore plus sous pression. Les parcs éoliens, les grandes installations photovoltaïques ou les centrales hydrauliques pourront être plus facilement implantées dans des paysages protégés, a-t-il déclaré jeudi au St-Galler Tagblatt.

Beat Flach, membre du comité de direction de la fondation pour le paysage, s’est étonné que M. Fluri figure dans le comité des opposants sous l’étiquette de président de la fondation. “Cela donne l’impression que la fondation rejette la stratégie énergétique”, a-t-il dit à l’ats.

Un problème pour Beat Flach, car une grande majorité du conseil de fondation soutient la stratégie énergétique. M. Fluri a désormais assuré que sa fonction de président ne serait plus mentionnée, selon M. Flach.

Impact dommageable

Pour l’ancien directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), Philippe Roch, “l’impact sur la nature serait trop dommageable”. Lui aussi se positionne à contre-courant des grandes organisations de protection de la nature comme Pro Natura et le WWF, dont il était le directeur.

Membre du comité Paysage libre Suisse, il se refuse à soutenir un projet qui affaiblit la préservation de la nature, a-t-il dit jeudi dans une interview avec la Tribune de Genève et 24 heures.

“Cette loi met sur un même niveau l’intérêt de la construction d’installations de production d’énergies renouvelables et l’intérêt de la protection de la nature”. De plus, rappelle-t-il, “les recours seront irrecevables sur les décisions en matière de droit de l’électricité”. Le droit de recours auprès du Tribunal fédéral devrait être limité.

Projet plus simple

Selon lui, les organisations de protection de la nature qui soutiennent la stratégie énergétique “se trompent”. “Elles se sont laissé séduire par l’idée qu’on allait enfin pouvoir sortir du nucléaire”, mais l’énergie atomique n’est plus rentable, estime l’ancien directeur de l’OFEV.

Philippe Roch veut retravailler le projet, “en plus simple et en mieux”. “Il faut arrêter de tout vouloir régler à coups de détails législatifs et de subventions coûteuses et compliquées à distribuer”, conclut-il.

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