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Les enquêteurs onusiens poursuivront leurs travaux au Yémen

Les enquêteurs onusiens vont pouvoir mener des investigations sur un récent raid qui a fait plus de 100 victimes au Yémen et a été mené par la coalition. KEYSTONE/EPA/STRINGER sda-ats

(Keystone-ATS) Les enquêteurs onusiens pourront continuer leurs investigations sur les droits de l’homme au Yémen. Le Conseil des droits de l’homme a prolongé jeudi à Genève leur mandat pour un an.

Au total, 22 Etats ont voté l’extension de ce dispositif, contre 11 oppositions et 12 abstentions. Dans plusieurs rapports, le Groupe d’experts internationaux et régionaux (GEE), lancé en 2017, a dénoncé de “multiples” actes qui équivalent à des crimes de guerre en cinq ans de conflit au Yémen.

Son président avait ciblé début septembre la responsabilité à la fois du gouvernement en exil et de la coalition qui le soutient, menée par l’Arabie saoudite, mais aussi celle des rebelles Houthis. La communauté internationale partage un “échec collectif”, avait-il déploré.

Les enquêteurs ont notamment mentionné des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des viols, de la torture et d’autres abus en violation du droit international. Des campagnes systématiques d’assassinats ciblés contre des opposants ont aussi été menées.

De leur côté, les rebelles Houthis, qui contrôlent le nord du pays, se sont vu reprocher un certain nombre de ces mêmes crimes auxquels s’ajoutent aussi des enlèvements.

Les trois experts ont notamment appelé les pays comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France à ne plus vendre d’armes qui pourraient être exploitées dans le conflit. La Suisse affirme elle ne plus exporter en Arabie saoudite du matériel qui pourrait être utilisé au Yémen.

Investigation attendue sur un raid

Le récent rapport du groupe a été préparé avant les frappes de la coalition il y a plus de trois semaines contre un centre de détention contrôlé par les Houthis près de la capitale Sanaa. Ce raid a fait plus de 100 victimes, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

La coalition a affirmé ignorer la présence de détenus. Prolongé, le GEE, avec lequel ni le Yémen ni l’Arabie saoudite n’a collaboré depuis un an, va pouvoir mener des investigations sur ce bombardement.

Au total, le conflit a fait au moins plusieurs dizaines de milliers de victimes, dont de nombreux civils. Plus de 25 millions de personnes ont besoin d’assistance, selon l’ONU.

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