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Les forces kurdes attaquent des positions de l’EI près de Mossoul

Des soldats des forces kurdes près de Nawaran, à quelque 20 kilomètres de Mossoul. KEYSTONE/AP/MARKO DROBNJAKOVIC sda-ats

(Keystone-ATS) Des combattants kurdes ont lancé jeudi un assaut sur plusieurs villages tenus par le groupe Etat islamique (EI) autour de Mossoul. Selon le premier ministre irakien Haidar al-Abadi, l’opération progresse “plus rapidement que prévu” et témoigne de “l’unité” du pays.

Le principal objectif de la dernière avancée kurde est la ville de Bachiqa, au nord-est de Mossoul. Cette “opération de grande échelle” vise à “nettoyer un certain nombre de villages alentour et à sécuriser le contrôle de zones stratégiques pour restreindre les mouvements de l’EI”, assure le commandement peshmerga dans un communiqué.

Les forces kurdes ont abattu deux drones utilisés par l’EI pour des missions de reconnaissance. Selon un journaliste de l’AFP sur place, il s’agissait d’un appareil similaire à celui ayant tué deux combattants kurdes et blessés deux soldats français il y a une semaine.

Dans le village de Nawaran, des rebelles kurdes iraniens du Front de la liberté kurde (PAK) étaient également impliqués dans les combats aux côtés des peshmergas.

Vive résistance

A l’est de Mossoul, les forces d’élites du contre terrorisme (CTS) ont lancé l’assaut sur la ville de Bartalla. “Il n’y a que 750 mètres à parcourir pour atteindre le centre”, a assuré le lieutenant général Abdelwahab al-Saadi, qui commande les opérations dans la région. “Nous rencontrons une résistance, nous avons déjà fait sauter trois voitures piégées aujourd’hui.”

Cette ville majoritairement chrétienne, située à moins de 15 kilomètres à l’est de Mossoul, a vu une résistance acharnée des djihadistes cette semaine. Au sud, les forces irakiennes progressaient vers la vallée du Tigre et rencontraient un certain nombre de civils en fuite.

Selon l’ONU, jusqu’à un million de personnes sont encore prises au piège à l’intérieur de Mossoul et nombre d’entre elles pourraient être forcées à fuir en raison des combats.

Rapidité et unité

Au même moment, une réunion de haut niveau se tenait à Paris sur l’avenir politique de Mossoul. Une vingtaine de représentants occidentaux et arabes ont fait le déplacement pour assister à cette rencontre organisée quelques jours avant une autre conférence consacrée au volet militaire, prévue le 25 octobre, également dans la capitale française.

S’exprimant depuis Bagdad en visioconférence, Haider al Abadi a indiqué que les forces locales progressaient vers Mossoul “plus rapidement que ce nous avions escompté et programmé”, même si elles sont encore à plusieurs kilomètres de la ville, où sont concentrées les populations.

Face aux inquiétudes exprimées sur le “jour d’après” à Mossoul et de possibles flambées de violence entre communautés, le chef du gouvernement irakien s’est voulu rassurant. “Les forces des Peshmergas se battent aux côtés des forces irakiennes fédérales, dans une totale harmonie”, a souligné M. Abadi.

Eviter une “évaporation” des djihadistes

La guerre menée aujourd’hui à Mossoul “est une guerre irakienne, sous conduite irakienne, pour les Irakiens, pour la libération du territoire irakien”, a-t-il martelé. “Nous ne permettrons pas de violation des droits de l’homme”, a-t-il également assuré.

Au-delà de la reconquête de Mossoul, la question d’une fuite des djihadistes vers Raqa, la capitale autoproclamée de l’EI en Syrie, suscite des inquiétudes. En ouvrant la réunion de Paris, François Hollande a appelé à être “exemplaires sur le plan de la poursuite des terroristes”.

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