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Les halles militaires intégrées dans le plan d’urgence

Le concept "Halle" du SEM a été testé durant six mois sur la place d'armes de Thoune (BE) cette année. Les halles pour chars A et B avaient accueilli 600 requérants d'asile (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est à la recherche de cinq à dix halles militaires dans le cadre du plan d’urgence en matière d’asile. Chacune devrait pouvoir accueillir 250 requérants en cas d’afflux massif sur quelques jours.

Le concept “Halle”, prévoit que l’armée mette à disposition ces infrastructures dans un délai de 48 heures. “Il n’interviendrait qu’en cas d’extrême urgence”, soit plus de 30’000 entrées irrégulières sur territoire suisse en quelques jours, a indiqué à l’ats la porte-parole du SEM Léa Wertheimer, confirmant des informations de la NZZ am Sonntag.

Le dispositif a d’ailleurs déjà été testé cette année: 600 requérants d’asile ont été hébergés dans deux halles de décembre à mai dernier sur la place d’armes de Thoune (BE). Les lieux d’accueil ont été séparés du site militaire pour garantir la sécurité de la place d’armes et un accès par la voie publique installé.

La capacité d’hébergement de la Confédération avait ainsi passé à quelque 4900 places. Le plan d’urgence prévoit d’augmenter ce chiffre à 6000, voire 9000 places dans le scénario 3, dit d’extrême urgence. Les installations militaires ou des objets civils peuvent être mis à contribution.

L’évaluation des halles doit se terminer à la fin de l’année. Il peut s’agir de halles pour chars, de stockage ou d’arsenaux. Des tractations seront ensuite entreprises avec les communes concernées. Des conteneurs avec douches et WC compléteront le dispositif, dont les différents éléments devront être opérationnels au printemps.

Trois scénarios

Le plan d’urgence dans le domaine de l’asile a été adopté en avril par la Confédération, les cantons et les communes. Il prévoit trois scénarios et répartit les tâches entre les acteurs.

Le premier fait l’hypothèse de 10’000 demandes d’asile en l’espace de 30 jours. Le deuxième scénario table sur 10’000 demandes par mois pendant trois mois consécutifs. Le dernier prévoit 30’000 entrées irrégulières sur le territoire suisse en l’espace de quelques jours.

L’objectif est de parvenir à enregistrer et à contrôler tous les requérants d’asile avant de les attribuer aux cantons, même en cas d’augmentation forte et rapide du nombre de demandes. Selon le concept, la Confédération garde la compétence d’enregistrer les nouveaux arrivants, de leur fournir un premier hébergement et de mener les procédures d’asile.

Si la situation l’exige, notamment dans le cas du scénario 3, l’armée, avec 2000 hommes, interviendrait de manière subsidiaire pour appuyer les autorités civiles. Elle peut par exemple seconder le Corps des gardes-frontière pour renforcer les contrôles aux frontières, ou fournir du matériel pour la logistique.

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