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Les risques peuvent être repérés dès la petite enfance

Les risques de développer des troubles alimentaires à l'adolescence peuvent se détecter pendant la petite enfance, selon une étude menée par des chercheurs genevois et américains (image d'illustration). KEYSTONE/AP/KIRSTY WIGGLESWORTH sda-ats

(Keystone-ATS) Des scientifiques ont mis en évidence un lien entre un poids corporel anormal chez les très jeunes enfants et un risque plus élevé de développer des troubles alimentaires à l’adolescence. La détection précoce se révèle essentielle.

Des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) et des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont mené une vaste recherche sur ce sujet en collaboration avec l’Université de Caroline du Nord aux Etats-Unis. Leurs résultats sont publiés dans le “Journal of American Academy of Child and Adolescent Psychiatry”.

“Quelle que soit l’origine de ces troubles, il est essentiel d’en renforcer la prévention et la détection précoce, et donc d’identifier des facteurs de risque visible dès le plus jeune âge”, souligne Nadia Micali, professeure à la Faculté de médecine de l’UNIGE. Cette médecin-cheffe du service de pédopsychiatrie des HUG a dirigé ces travaux.

Les chercheurs ont ainsi analysé les données de 1’502 participants d’une étude britannique longitudinale ayant suivi des parents et leurs enfants sur plus de vingt ans. Leur poids a été mesuré régulièrement de la naissance à l’âge de 12 ans, puis à 14, 16 et 18 ans. Ces données ont été décortiquées pour déceler d’éventuelles causes communes aux troubles alimentaires.

IMC trop bas ou trop élevé

“Nos résultats démontrent qu’une différence importante de poids chez de très jeunes enfants marque un risque augmenté de troubles alimentaires”, indique la professeure Zeynep Yilmaz, de l’Université de Caroline du Nord, première auteure de cette étude. Un indice de masse corporelle trop bas ou trop élevé constitue ainsi un facteur de risque pour le développement de l’anorexie mentale ou de la boulimie nerveuse à l’adolescence.

“L’examen des courbes de croissance de milliers d’enfants sur plus d’une décennie nous a permis d’établir des profils d’alerte précoce signalant les enfants à risque”, indique Cynthia Bulik de l’Université de Caroline du Nord. Cette découverte doit rendre les pédiatres particulièrement attentifs aux enfants qui tombent en-dessous ou passent en-dessus de leur courbe de poids pendant plusieurs années.

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