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Marco Minniti voit la lumière au bout du tunnel

Le ministre italien de l'Intérieur, Marco Minniti, s'est exprimé sur la crise provoquée par les arrivées massives de migrants sur les côtes italiennes depuis près de quatre ans (archives). KEYSTONE/EPA/MOHAMED MESSARA sda-ats

(Keystone-ATS) Le ministre italien de l’Intérieur, Marco Minniti, a affirmé mardi qu’il apercevait “la lumière au bout du tunnel”. Il faisait référence à la crise provoquée par les arrivées massives de migrants sur les côtes italiennes depuis près de quatre ans.

“Nous sommes encore dans le tunnel et il est long. Mais pour la première fois, je commence à voir la lumière au bout du tunnel”, a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse, tout en précisant qu’il était peut-être “trop optimiste”.

Alors que l’Italie a vu débarquer plus de 600’000 migrants sur ses côtes depuis début 2014 – tandis que 14’000 ont péri en mer -, les arrivées ont marqué un net fléchissement cet été: environ 13’500 depuis le 1er juillet, contre 30’500 sur la même période en 2016.

“Les flux migratoires n’ont rien de conjoncturel. Ils étaient, sont et resteront un phénomène historique de notre époque. C’est pour cela que nous nous sommes fixé l’objectif de les gouverner plutôt que de les subir”, a-t-il ajouté.

Bon argent

Arrivé à son poste en décembre, le ministre a mis l’accent sur la Libye, en particulier les maires des villes frontalières au Sud, qu’il considère comme “la frontière méridionale de l’Europe” par où risquent aussi de passer les anciens combattants de l’organisation Etat islamique chassés de Mossoul ou de Raqqa.

Il multiplie aussi les contacts avec les responsables locaux des villes côtières libyennes, dans l’objectif de les aider à développer une économie alternative à celle des passeurs – dont l’activité représente jusqu’à 50% des revenus de certaines zones côtières selon un responsable de l’opération navale européenne Sophia.

“Il faut que le bon argent remplace l’argent sale”, a insisté M. Minniti, en évoquant une première enveloppe de 200 millions d’euros à laquelle l’Italie doit participer avec l’Union européenne ou encore l’Allemagne, pour fournir une aide humanitaire dans ces zones.

Exigence libyenne

Interrogé sur la suspension des opérations de secours en mer annoncée par trois ONG après que la marine libyenne a interdit les navires étrangers au large de ses côtes, le ministre a estimé que la Libye ne pouvait pour l’instant avoir autorité que sur ses eaux territoriales, jusqu’à 12 milles nautiques des côtes.

“La Libye a demandé une extension de sa zone SAR (recherches et secours), en application d’un accord de 2008 avec Malte. Nous verrons la réponse de l’IMO (Organisation maritime internationale), mais je pense que pour l’instant, cette exigence n’est pas entièrement opérationnelle”, a-t-il déclaré, en référence aux moyens encore limités des gardes-côtes libyens.

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