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Michel Barnier ne briguera pas la présidence de la Commission

Michel Barnier (d) annonce qu'il ne briguera pas la présidence de la Commission européenne (archives). KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET sda-ats

(Keystone-ATS) Michel Barnier, courtisé en France à l’approche des élections européennes de mai 2019, annonce vendredi qu’il ne briguera pas la présidence de la Commission européenne. Il souhaite mener jusqu’à leur terme les négociations sur le Brexit.

“Je souhaite t’informer personnellement de ma décision de ne pas présenter ma candidature au congrès du Parti populaire européen à Helsinki les 7 et 8 novembre prochains pour mener la campagne de notre famille politique en vue des élections européennes”, écrit le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit dans une lettre au président du Parti populaire européen (conservateur) Joseph Daul mise en ligne sur Twitter.

“Nous sommes dans la dernière ligne droite d’une négociation grave et complexe sur le retrait ordonné du Royaume-Uni. C’est mon devoir de rester engagé, avec toute mon énergie et ma détermination, pour la bonne conclusion de cette négociation”, ajoute l’ancien ministre français.

“Je conduirai jusqu’à son terme la mission qui m’a été confiée”, poursuit-il. “Cet engagement n’est aujourd’hui pas compatible avec le calendrier fixé par le Parti populaire européen pour le choix de son chef de file pour les élections européennes.” Le Brexit est programmé pour le 29 mars 2019.

Tête de liste

La présidence de la Commission a toutes les chances de revenir à un représentant du Parti populaire européen (PPE), coalition des partis conservateurs, après le scrutin européen de l’an prochain compte tenu des rapports de force à Strasbourg.

Lors de son congrès à Helsinki, le PPE désignera son “spitzenkandidat” – selon le vocabulaire en usage dans les institutions européennes pour désigner la tête de liste. La formule des “spitzenkandidaten” a été imposée en 2014 par le Parlement européen à des gouvernements majoritairement hostiles à ce mode de nomination qui les dépossède d’une partie de leur pouvoir puisqu’il permet à la tête de liste du parti victorieux des élections européennes d’être incontournable.

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE peuvent en effet nommer un autre candidat, mais les députés ont alors le pouvoir de refuser d’investir la nouvelle Commission, une menace suffisante pour être dissuasive.

Eloges de Macron

En France, le président des Républicains, Laurent Wauquiez, soutenait officiellement Michel Barnier pour la tête de l’exécutif européen, qui échappe à la France depuis le long mandat de Jacques Delors (1985-1995), sans lui offrir à ce stade la tête de la liste LR en France pour les européennes, selon son entourage.

Michel Barnier a également droit aux éloges récurrents d’Emmanuel Macron qui a encore salué, lors du sommet informel de Salzbourg la semaine dernière, “la grande qualité des travaux conduits” sur le Brexit au nom des Vingt-Sept. Il y a quatre ans, Michel Barnier s’était présenté sans succès comme candidat à la présidence de la Commission contre Jean-Claude Juncker.

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