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Mieux concilier vie professionnelle et vie familiale

Hans-Ulrich Bigler, directeur de l'Union suisse des arts et métiers (usam), a rappelé l'importance, pour les PME, des mères de famille bien qualifiées en tant que personnel spécialisé. KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) Les déductions fiscales pour enfants doivent être augmentées pour permettre de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale, affirme un comité interpartis. Celui-ci combat le référendum de la gauche soumis au vote le 27 septembre.

Les parents qui ont une importante charge de travail et un emploi rémunéré bien qualifié sont injustement pénalisés par l’Etat, ont constaté les intervenants, des parlementaires de droite et du centre, ainsi que le directeur de l’usam, lors d’une conférence de presse mercredi à Berne.

Ils le sont de trois manières: par l’imposition progressive, les tarifs élevés des garderies et le plafond de la déduction des frais de garde d’enfants.

Il n’est donc pas surprenant que ces parents soient souvent dissuadés d’accroître encore leur charge de travail. Cela est particulièrement vrai pour les mères ayant une bonne formation. Pour les intervenants, la hausse de la déduction pour enfants répond à ce problème et contribue donc à la promotion des femmes.

Budget plus restreint qu’avant

Après déduction des impôts élevés et des frais de prise en charge des enfants calculés sur la base du revenu imposable, les parents n’ont généralement plus beaucoup de revenus supplémentaires lorsqu’ils augmentent leur temps de travail.

Ou pire encore: il peut arriver que le budget du ménage soit encore plus restreint qu’auparavant. Avec l’augmentation des déductions pour enfants, les parents qui travaillent tous les deux beaucoup bénéficieront d’une meilleure justice fiscale, ont estimé les intervenants.

Le projet adopté en septembre dernier par le Parlement prévoit que les familles qui font garder leurs enfants dans une crèche pourront déduire jusqu’à 25’000 francs de leur revenu imposable sur leur feuille d’impôt, contre 10’100 francs actuellement. Il prévoit aussi une augmentation de la déduction générale pour les enfants de 6500 à 10’000 francs sur le revenu imposable.

Pas un cadeau pour les riches

Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’Union suisse des arts et métiers (usam), a rappelé l’importance, pour les PME, des mères de famille bien qualifiées en tant que personnel spécialisé.

La conseillère nationale UDC thurgovienne Verena Herzog s’est elle inscrite en faux contre l’argument du Parti socialiste, instigateur du référendum, affirmant que le projet de loi est un cadeau fiscal aux riches.

Près de 60% des familles avec enfants soumises à l’impôt fédéral bénéficieraient d’une augmentation de la déduction pour frais de garde d’enfants, a-t-elle assuré. Etant donné, a-t-elle ajouté, que 56% des familles disposent d’un revenu imposable compris entre 50’000 et 149’900 francs, il n’est pas raisonnable de parler de familles riches.

Pour la conseillère nationale thurgovienne, il est aussi absolument primordial que les parents puissent décider de leur modèle familial. Raison pour laquelle la hausse de la déduction générale pour enfants de 6500 à 10’000 francs est également importante.

Droite pas unanime

A relever que la droite n’est pas unanime sur la question. Début août, un comité libéral composé de PLR et et Vert’libéraux a fustigé une réforme qui provoquera des pertes fiscales importantes, chiffrées à 370 millions de francs, et n’améliorera pas la conciliation de la vie familiale et professionnelle.

Il réclame l’introduction de l’imposition individuelle, demandée depuis longtemps par la gauche et une partie de la droite, qui “présente le meilleur rapport coût-bénéfice” dans l’intérêt de l’économie et d’une politique familiale moderne.

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