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Morsi: manifestation à Genève pour une investigation internationale

Mohammed Morsi, premier dirigeant élu démocratiquement en Egypte, est décédé lundi après une audition devant un tribunal du Caire (archives). KEYSTONE/EPA/KHALED ELFIQI sda-ats

(Keystone-ATS) Des musulmans de Suisse demandent des investigations internationales après le décès de l’ancien président égyptien Mohammed Morsi. Plus d’une centaine d’entre eux, dont Hani Ramadan, se sont rassemblés vendredi soir sur la Place des Nations à Genève.

L’événement était organisé par plusieurs ONG. Les personnes présentes ont ciblé l’actuel président Abdel Fattah al-Sissi, accusé d’être un “assassin” et un “criminel”. Le directeur du Centre islamique de Genève Hani Ramadan a lui dénoncé “l’hypocrisie des gouvernements, des médias et des militaires”.

Petit-fils de celui qui a lancé les Frères musulmans, mouvement dont faisait partie Mohammed Morsi, il a fait un rapprochement entre les décès du membre de sa famille et de l’ancien chef d’Etat. “L’ONU ne fait rien”, ont scandé les manifestants qui ont accusé aussi les Etats-Unis et Israël de “complicité”.

Mardi, un porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme avait pourtant appelé à des investigations indépendantes après le décès de l’ancien président, sans toutefois mentionner un format international. L’Egypte a ensuite accusé l’ONU de “politiser” la situation.

“L’Etat était responsable de garantir” que les personnes en charge de lui, alors qu’il était détenu, ont suivi une approche humaine et que ses droits étaient honorés, avait affirmé le porte-parole du Haut-Commissariat. Il a rappelé que l’Egypte est un Etat partie au Pacte international sur les droits civils et politiques.

Rapport alarmant

Des inquiétudes ont été relayées sur les conditions de cette détention, notamment l’accès à des médecins, à des avocats et à des proches. Egalement mardi, le député britannique Crispin Blunt qui avait dirigé une commission indépendante sur cette situation avait lui demandé des investigations internationales.

Lors de la présentation en mars 2018 d’un rapport, Crispin Blunt avait notamment déjà mentionné le “refus d’un traitement médical de base”. Il affirmait également que l’ex-chef de l’Etat était détenu dans des conditions qui pourraient relever de la torture ou du traitement cruel, inhumain ou dégradant.

Selon le député britannique, la “chaîne de responsabilités” pourrait remonter jusqu’à Abdel Fattah al-Sissi. Mohammed Morsi, premier dirigeant élu démocratiquement en Egypte, est décédé lundi après une audition devant un tribunal du Caire, près de six ans après sa destitution par Abdel Fattah al-Sissi, alors chef de l’armée.

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