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Naufrage à Lampedusa: au moins 13 femmes mortes et des disparus

Une des 22 rescapées sauvées au large de Lampedusa. Treize n'ont pas eu cette chance tandis qu'une dizaine d'autres sont encore portées disparues. KEYSTONE/EPA ANSA/PASQUALE CLAUDIO MONTANA LAMPO sda-ats

(Keystone-ATS) Treize corps ont été repêchés lundi après-midi après le naufrage dans la nuit précédente d’un bateau de migrants près de l’île italienne de Lampedusa. Une dizaine de personnes sont portées disparues tandis que 22 autres ont pu être sauvées.

Les victimes retrouvées sont toutes des femmes, dont certaines enceintes et, selon certains témoins, il y aurait huit enfants et d’autres femmes enceintes parmi les disparus. Les 22 personnes secourues ont été transportées jusqu’au port de Lampedusa, au large de la Sicile.

Les garde-côtes italiens ont été appelés peu après minuit au secours d’un bateau transportant une cinquantaine de migrants en train de sombrer au large de Lampedusa. Alors que les secours approchaient, le bateau a chaviré “en raison des conditions météorologiques difficiles et d’un mouvement de panique des migrants”.

“On ne peut pas mourir comme ça. Il faut identifier les filières (de passeurs) et encourager les actions pour rendre la Méditerranée plus sûre”, a déclaré le maire de Lampedusa, Toto’ Martello, après ce drame qui survient quelques jours après la commémoration de la tragédie du 3 octobre 2013. Ce jour-là, une embarcation transportant environ 500 migrants clandestins africains avait fait naufrage près de la même île de Lampedusa, faisant 366 morts.

Opérations de secours

La catastrophe avait plongé l’Italie dans le deuil et provoqué le lancement de la vaste opération militaire de secours Mare Nostrum. Puis une succession d’autres naufrages a poussé l’Union européenne et des ONG à envoyer des navires de secours. La Méditerranée est devenue la voie maritime la plus dangereuse du monde.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 19’000 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe depuis ce naufrage de Lampedusa en 2013. Rien que depuis le début de l’année, 1041 migrants ont perdu la vie en mer. 2016 reste comme une année noire avec 5143 migrants disparus.

Selon les experts de l’organisation, 2018 a été la moins meurtrière de ces dernières années (2297 victimes recensées). Elle a cependant été la plus “dangereuse” si l’on considère le rapport entre le nombre de départ et celui de décès.

Clef de répartition

L’OIM a précise que 72’263 migrants sont entrés en Europe par la voie maritime depuis le 1er janvier, soit 14% de moins que les 84’345 personnes qui ont débarqué sur la même période l’année dernière. Les arrivées en Grèce et en Espagne étaient respectivement de 39’155 et 17’405. Le nombre d’arrivées en Italie était de 7892 contre 21’119 sur la même période en 2018.

Pour tenter d’enrayer l’hécatombe en Méditerranée, plusieurs pays européens (dont l’Italie, la France, l’Allemagne et Malte) ont récemment élaboré un mécanisme de répartition automatique des migrants. Leur but est aussi de mettre fin aux négociations au cas par cas à chaque sauvetage opéré en mer. Ce dispositif sera soumis pour approbation à l’ensemble des pays de l’UE lors d’un conseil européen des ministres de l’Intérieur prévu ce mardi à Luxembourg.

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