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Nouvelle prolongation de la trêve à Alep jusqu’à samedi soir

Au début de la session spéciale du Conseil des droits de l'homme, le Haut Commissaire Zeid Raad al-Hussein avait appelé par vidéo-conférence à "mettre de côté les rivalités" face à l"échec de la communauté internationale". KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La trêve humanitaire observée par les armées russe et syrienne depuis jeudi matin à Alep sera prolongée une nouvelle fois de 24 heures jusqu’à samedi soir, a annoncé l’armée russe. Il s’agit de permettre aux civils et aux combattants de quitter les quartiers assiégés.

“A la demande du représentant de l’ONU et d’autres organisations internationales, le président russe a pris la décision de prolonger la pause humanitaire dans la région d’Alep de 24 heures, de 08h00 jusqu’à 19h00 (locales) le 22 octobre”, soit de 0700 à 18h00, a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse le général Sergueï Roudskoï, un haut responsable de l’état-major russe.

Par ailleurs, la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie va mener des investigations spéciales sur les abus des droits de l’homme à Alep-Est. Le Conseil des droits de l’homme lui a donné cette mission vendredi à Genève.

La Commission devra faire part de ses conclusions lors de la prochaine session du Conseil début 2017. Une résolution défendue par la Grande-Bretagne a été adoptée par 24 voix, dont la Suisse, contre 7 et 16 abstentions. De son côté, la Syrie a dénoncé un texte qui “rejette la responsabilité des terroristes” de l’opposition soutenus par plusieurs Etats membres.

Dans la résolution, les membres du Conseil des droits de l’homme se disent “scandalisés” par le “nombre alarmant” de victimes civiles provoquées par les bombardements sur Alep-Est. Ils condamnent les violences liées à l’Etat islamique (EI) et le Front al-Nosra.

Au début de la session spéciale du Conseil des droits de l’homme, le Haut Commissaire Zeid Raad al-Hussein avait appelé à “mettre de côté les rivalités” face à l”échec de la communauté internationale”. Il a dénoncé les bombardements du gouvernement “et de ses alliés” à Alep qui constituent des crimes de guerre et de possibles crimes contre l’Humanité.

La Suisse avait elle appelé à la “responsabilité collective de ne pas rester passifs” face à l'”escalade de violence”. L’ambassadeur suisse à l’ONU Valentin Zellweger a évoqué des violations aux principes de “distinction, de proportionnalité et de précaution”. Aucun civil ne devrait être forcé de quitter la zone où il se trouve, a-t-il ajouté.

Mise en cause par la Grande-Bretagne pour son attitude “honteuse” à Alep, la Russie a elle condamné la torture et d’autres traitements qu’elle attribue aux djihadistes. Elle les accuse d’utiliser les civils comme “boucliers humains” dans la partie orientale d’Alep alors qu’elle a ouvert avec le gouvernement des couloirs humanitaires dans cette ville.

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