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Pékin adopte une loi controversée sur la cybersécurité

Selon la nouvelle loi, des articles, blogs, forums internet ou commentaires sur les réseaux sociaux chinois peuvent également être effacés ou censurés (photo symbolique). Keystone/EPA/HOW HWEE YOUNG sda-ats

(Keystone-ATS) Le parlement chinois a adopté lundi une loi controversée sur la cybersécurité. Le texte resserre le contrôle sur la liberté d’expression sur internet et impose aux entreprises, y compris étrangères, de coopérer pour “protéger la sécurité nationale”.

Le Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir restreint l’accès aux sites internet étrangers, dont Google, Facebook et Twitter grâce à un blocage très perfectionné, surnommé le “Great Firewall”, jeu de mot en anglais qui mélange les termes “Grande Muraille” (“Great Wall”) et pare-feu (“firewall”).

Des articles, blogs, forums internet ou commentaires sur les réseaux sociaux chinois peuvent également être effacés ou censurés. La loi, adoptée par le comité permanent de l’Assemblée nationale populaire (ANP, parlement chinois), interdit aux internautes la publication de contenus portant atteinte à “l’honneur national”, “troublant l’ordre économique ou social” ou destinés à “renverser le système socialiste”, c’est-à-dire le PCC.

Vives critiques

Le texte exige également des entreprises qu’elles s’assurent de l’identité des internautes, qui ne pourront plus rester anonymes sur internet. La loi, qui entrera en vigueur le 1er juin 2017, comprend également des dispositions pour protéger les informations des réseaux et des utilisateurs.

Les premières versions de la loi avaient soulevé les critiques d’ONG et d’acteurs du monde économique, qui protestaient contre les formulations jugées vagues du texte. Des compagnies étrangères, notamment, s’inquiétaient de devoir coopérer avec les autorités chinoises afin de “protéger la sécurité nationale”, un terme flou présent dans la version finale de la loi.

La Chine bloque ou censure depuis longtemps les contenus sur internet. Mais les restrictions ont été renforcées depuis 2013, dans le cadre d’une vaste campagne visant ceux qui “propagent des rumeurs en ligne”. Des centaines de journalistes ou blogueurs ont été emprisonnés ou intimidés dans ce cadre.

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