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Plus de 60% des matériaux contaminés excavés à Chippis (VS)

Les travaux d'assainissement de l'ancien site de production d'aluminium de Chippis se poursuivent jusqu'en automne 2017. KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Les travaux vont bon train sur l’ancien site de production d’aluminium de Chippis (VS): plus de 60% des matériaux contaminés ont été excavés. Coût de l’opération dont la fin est prévue en 2017: 25 millions de francs environ.

Des travaux d’assainissement de grande ampleur ont débuté il y a une année sur le site désaffecté de Chippis. Il s’agit d’excaver et d’évacuer les matériaux du sous-sol fortement pollués par du fluor et du goudron, et d’éliminer tous les déchets d’électrolyse sous les anciennes halles de production, a rappelé vendredi devant la presse Oscar Kuonen, le responsable du site valaisan de Rio Tinto.

A ce jour, 50’000 mètres cubes de matériaux ont été excavés sur une profondeur d’un à cinq mètres selon les zones. Cela correspond à une quantité de 90’000 tonnes et à 60% du volume total estimé.

La plus grande partie des matériaux sont évacués vers des cimenteries ou des décharges. Le transport se fait par camions ou par train. “Dix wagons de chemin de fer partent quotidiennement”, a précisé Oscar Kuonen.

Quelque 20’000 tonnes de matériaux ont pu être réutilisés sur place pour le remblayage des fouilles. C’est moins que prévu car le résultat du lavage n’a pas été aussi performant qu’espéré.

Rio Tinto assume

Les travaux avancent conformément au programme et devraient s’achever en automne 2017. Les dépenses engagées jusqu’ici s’élèvent à 14 millions de francs.

Le coût total estimé à 25 millions de francs ne devrait pas être dépassé, a souligné Oscar Kuonen. Il est entièrement assumé par le groupe minier mondial Rio Tinto.

Au terme des travaux, la commune de Chippis veut créer un Eco quartier, une zone artisanale et une zone industrielle sur l’espace libéré.

Poussière et foehn

Les défis n’ont pas manqué sur le chantier, particulièrement en ce qui concerne les vibrations et les poussières. Les premières perturbaient des bâtiments de centrales électriques très sensibles. “Nous avons dû opter pour des machines plus petites avec moins de rendement”, a expliqué Oscar Kuonen.

Quant aux poussières, elles ont explosé avec plusieurs épisodes de foehn. “Nous avons lutté notamment avec un arrosage en continu des routes et une stabilisation des tas de matériaux avec un liant biodégradable”.

Filiale suisse au front

Les assainissements sont exigés par la législation. Il s’agit en priorité de protéger la ressource en eau et de faciliter l’utilisation future du site.

L’histoire de l’aluminium a débuté en 1908 en Valais et le déclin s’est amorcé en 1986. La production de l’usine de Chippis a cessé définitivement en 1993. L’usine de Steg (VS) a continué à tourner, même après le rachat d’Alusuisse par Alcan en 2000.

En 2005, les activités de laminage ont été séparées d’Alcan et réunies dans une entité indépendante: Novelis. L’année suivante, Alcan a abandonné définitivement la production d’aluminium à Steg. En 2007, Alcan a été absorbé par le groupe Rio Tinto.

Ce dernier a confié à sa filiale suisse, Metallwerke Refonda SA, l’assainissement des anciennes halles de production d’aluminium. La filiale est aussi chargée de la vente des terrains une fois l’opération terminée.

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