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Presque un ménage sur dix peine à boucler ses fins de mois

(Keystone-ATS) La Suisse n’a jamais été aussi riche qu’aujourd’hui. Pourtant, de nombreuses personnes ont de la peine à joindre les deux bouts, selon l’Union syndicale suisse (USS), qui a présenté mardi à Berne une analyse de la situation des personnes actives en Suisse. 9% des ménages auraient des difficultés à boucler les fins de mois.

Ces vingt dernières années, les gros salaires, les actionnaires et les employeurs se sont réservé une part toujours plus grande d’une prospérité en hausse. Par contre, nombre de personnes actives sont pratiquement restées les mains vides, dénonce l’USS. De plus, elles souffrent de toujours plus d’insécurité et de stress.

Pas un paradis

Les rémunérations des cadres surtout ont augmenté alors que la majorité des salariés à bas ou moyens revenus ont fait du surplace. Depuis les années 80, le nombre de “salariés millionnaires” a passé de 200 à plus de 2500. Par contre, toute personne même titulaire d’un apprentissage ne dispose de guère plus d’argent aujourd’hui qu’il y a dix ans, une fois déduit le renchérissement. Et l’égalité de salaire entre femmes et hommes est encore loin.

A cause d’une politique fiscale favorable aux classes supérieures, les hausses de salaire obtenues par les syndicats pour les bas et moyens revenus ont été, pour une grande part, réduites à néant. Ces catégories supportent aujourd’hui une charge plus lourde qu’il y a dix ans.

Primes maladie

Le plus gros problème est la hausse des primes d’assurance-maladie. Les cantons et la Confédération n’ont pas adapté les réductions des primes ces dernières années. En lieu et place, les cantons ont baissé leurs impôts sur le revenu et la fortune, de même que sur le bénéfice des entreprises.

En fin de compte, une fois déduits les impôts, les primes et les loyers, nombre de ménages ont à peine plus d’argent pour vivre qu’en 2002.

La peur du chômage

En outre, beaucoup se font du souci pour leur emploi. Ce sont les hommes actifs de plus de 50 ans qui craignent le plus de perdre leur travail. Quant au taux de chômage, il n’est pas de 3,2% comme déclaré officiellement, mais de 4,7%, compte tenu des personnes qui ne sont pas enregistrées auprès des offices régionaux de placement.

Par ailleurs, les syndicats qualifient la charge de travail d'”effrayante” en Suisse. Les cadences et la pression des délais sont élevées, aucun autre pays européen ne connaît une semaine de travail de presque 43 heures.

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