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Procès Weil: l’accusé présenté comme une “voix influente” d’UBS

(Keystone-ATS) Raoul Weil était “l’une des voix les plus influentes” au sein d’UBS, a affirmé mercredi l’un des témoins présentés par l’accusation devant le tribunal de Floride où l’ex-banquier est poursuivi pour une vaste fraude fiscale. L’ancien numéro trois de la banque risque cinq ans de prison.

M. Liechti est le principal témoin du gouvernement américain qui poursuit M. Weil pour avoir aidé, avec d’autres banquiers du numéro un bancaire suisse, quelque 20’000 riches Américains à dissimuler près de 20 milliards de dollars au fisc américain (19 milliards de francs au cours actuel).

La défense de M. Weil, qui était responsable de la gestion des clients fortunés d’UBS, rejette la responsabilité des faits sur ses subalternes, notamment M. Liechti.

Ce dernier a évoqué des réunions au cours desquelles avait été discutée la nécessité de déplacer vers la Suisse des comptes de clients américains hébergés aux îles Caïmans ou aux Bahamas, lorsque ces territoires ont signé des accords avec les Etats-Unis pour cesser d’être des paradis fiscaux. Ce changement mettait en danger UBS dont la majorité des clients américains ne déclaraient pas leurs revenus, a-t-il encore affirmé.

Un “ami”

“Pour des projets de ce type, il fallait aviser les collègues”, a-t-il ajouté en faisant référence au comité exécutif de la banque auquel appartenait M. Weil. M. Liechti a décrit M. Weil comme un “ami” dont le bureau avait été longtemps proche du sien.

Arrêté en 2008 par les Américains, M. Liechti, âgé de 53 ans, avait obtenu sa liberté en échange d’un témoignage détaillé contre M. Weil.

Un autre banquier d’UBS, Renzo Gadola, a indiqué mercredi que moins de 10% de ses clients américains déclaraient leurs revenus.

Le procès s’est ouvert le 14 octobre à Fort Lauderdale. Il doit durer quatre semaines, selon le juge. M. Weil, 54 ans, se dit innocent.

UBS collabore avec les autorités américaines dans le cadre d’un accord conclu en février 2009, qui lui a valu une amende de 780 millions de dollars. Elle leur a par exemple livré le nom de plusieurs milliers de ses clients américains soupçonnés de frauder le fisc.

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