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Réseau d’escroquerie “au joint de culasse” démantelé à Mulhouse

(Keystone-ATS) Un réseau d’escroquerie “au joint de culasse” a été démantelé après l’arrestation de onze personnes en Alsace, a annoncé la procureure de la République de Mulhouse (Haut-Rhin). La fraude visait à déprécier la valeur de véhicules d’occasion pour les acheter au rabais.

Les onze interpellations ont eu lieu mardi à Strasbourg, Colmar et Mulhouse, où avait été déposée la première plainte fin 2018 et où le dossier était instruit, a précisé mercredi soir Edwige Roux-Morizot. Au terme des gardes à vue, six personnes ont été présentées au juge d’instruction.

Trois d’entre elles, les “cerveaux” présumés du réseau, ont été mises en examen pour escroquerie en bande organisée et recel d’escroquerie et incarcérés. Trois autres suspects ont été mis en examen pour escroqueries ou tentatives d’escroqueries et placés sous contrôle judiciaire.

Les cinq autres ont été relâchés à l’issue de la garde à vue mais pourront être reconvoqués en fonction des éléments des investigations qui sont toujours en cours. Les enquêteurs ont dénombré une vingtaine de victimes dans toute la France, pour un préjudice total dépassant les 400’000 euros (plus de 450’000 francs).

De la fumée du capot

“Il y a sans doute d’autres victimes mais pour l’heure non identifiées”, a précisé Mme Roux-Morizot. Le mode opératoire des escrocs était à chaque fois quasi identique: ils repéraient les véhicules potentiellement intéressants proposés à la vente sur des sites de petites annonces et prenaient rendez-vous avec les propriétaires.

Sur place, l’un d’eux détournait l’attention du vendeur pendant qu’un complice versait discrètement de l’huile dans le radiateur du véhicule. Au moment d’essayer la voiture, lorsque le propriétaire mettait le contact, de la fumée sortait alors du capot, signe classique d’un joint de culasse fichu.

Les escrocs en profitaient alors pour négocier le prix du véhicule au rabais, parvenant à le faire baisser de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros. Les véhicules étaient alors expédiés en Allemagne pour y être revendus beaucoup plus cher que leur prix d’achat.

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