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Rome, Paris et Berlin veulent un “code de conduite pour les ONG”

Les ONG pourraient être soumises à l'avenir à certaines règles de conduite dans la crise migratoire (archives) KEYSTONE/EPA ONG SOS MEDITERRANEE/ONG SOS MEDITERRANEE / HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) Les ministres de l’intérieur italien, français et allemand veulent “travailler à un code de conduite pour les ONG” secourant des migrants en Méditerranée. Un soutien renforcé aux gardes-côtes libyens est aussi prôné pour endiguer “le flux” arrivant en Italie.

Ces propositions seront soumises aux 28 Etats membres de l’UE en fin de semaine. Elles prévoient aussi de “renforcer la stratégie de l’UE pour les retours” des migrants dans leurs pays, de fournir un “soutien additionnel” au HCR (Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés) pour améliorer les infrastructures d’accueil en Libye et d'”accélérer le dispositif européen de relocalisation”, selon un communiqué.

Ce dernier a été publié après une réunion dimanche à Paris en présence du commissaire européen en charge des migrations.

Lors d’un dîner de travail dimanche soir à Paris, Gérard Collomb, Marco Minniti, Thomas de Maizière ainsi que le commissaire européen aux migrations Dimitris Avramapoulos ont “exprimé leur solidarité résolue avec l’Italie, qui fait face à un nombre croissant d’arrivées”.

Ne pas “créer un appel d’air”

Rome avait appelé les Européens la semaine dernière à ouvrir leurs ports aux bateaux secourant les migrants pour alléger le flux arrivant dans le pays.

Mais “les partenaires ont jugé que ce n’était pas l’option la plus à même de répondre à la situation actuelle”, car cela serait “contre-productif” en risquant de “créer un appel d’air supplémentaire”, souligne-t-on dans l’entourage de Gérard Collomb.

L’idée est donc de “faire en sorte de mieux tarir les flux irréguliers en amont” et d'”aider les Italiens à mieux gérer les flux à l’arrivée en Italie”, ajoute-t-on de même source.

Le code de conduite devra être préparé et présenté par l’Italie “afin d’améliorer la coordination avec les ONG opérant en Méditerranée centrale”, précise Beauvau dans son communiqué.

Meilleure répartition des réfugiés

Parmi les mesures décidées dimanche se trouve aussi un appel à “accélérer le dispositif européen de relocalisation” (c’est-à-dire la répartition des réfugiés depuis des centres en Italie ou en Grèce). De ce point de vue, “la France et l’Allemagne se sont engagées à renforcer leurs efforts”.

Les trois pays veulent aussi examiner comment renforcer les contrôles à la frontière sud de la Libye “afin d’endiguer les flux migratoires irréguliers”, et ce “en coordination étroite avec les pays voisins de la Libye”.

Le renforcement évoqué du soutien aux gardes-côtes libyens se fera “en augmentant les activités de formation” et “en fournissant un appui financier additionnel, tout en assurant un suivi étroit des activités”, précise le communiqué.

Pour ce qui est du soutien à l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) et au HCR, il vise à “permettre que les infrastructures en Libye atteignent les standards internationaux en terme de conditions de vie et de droits humains”.

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