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Russie, Iran et Turquie pour un cessez-le-feu “élargi” en Syrie

La Russie, l'Iran et la Turquie veulent prendre l'offensive alors que l'évacuation d'Alep devrait se terminer d'ici "un, maximum deux jours", selon le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. KEYSTONE/EPA SANA/SANA HANDOUT sda-ats

(Keystone-ATS) La Russie, l’Iran et la Turquie ont adopté mardi à Moscou une “déclaration” visant à mettre fin à la guerre en Syrie. Les trois pays s’engagent à oeuvrer à la mise en place d’un cessez-le-feu dans l’ensemble du pays et à organiser des négociations de paix.

Ils “sont convenus de l’importance d’élargir le régime de cessez-le-feu, de garantir un accès sans obstacle à l’aide humanitaire et la libre circulation des populations sur le territoire syrien”, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

Il s’exprimait au terme de discussions tripartites entre les ministres russes, turcs et iraniens des Affaires étrangères et de la Défense. Les trois pays, qui se réunissaient sans les Etats-Unis ni les Européens, se sont dits prêts à être les “garants” de négociations de paix entre le régime de Damas et l’opposition.

Au Kazakhstan ou à Genève

Selon M. Lavrov, ces pourparlers pourraient se tenir au Kazakhstan. L’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura a de son côté annoncé son intention de convoquer des négociations intersyriennes le 8 février à Genève, mais on ignorait dans l’immédiat les intentions des principaux protagonistes.

Moscou et Téhéran sont les principaux soutiens militaires du président syrien Bachar al Assad, alors qu’Ankara appuie certains rebelles. Les trois pays sont d’accord sur le fait que la priorité en Syrie doit être de lutter contre le terrorisme, pas d’orchestrer un changement de régime à Damas, a précisé Sergueï Lavrov.

Son homologue turc Mevlut Cavusoglu ne l’a pas démenti, mais a souligné qu’il fallait arrêter de soutenir “tous les groupes étrangers” combattant en Syrie. Il visait implicitement le Hezbollah libanais et les milices chiites irakiennes, ou d’autres pays appuyant l’armée syrienne.

Fin de l’évacuation d’Alep

L’intervention militaire de la Russie depuis septembre 2015 a été décisive pour le cours du conflit syrien. Elle a permis au président Bachar al Assad de reprendre l’initiative. La campagne de reconquête lancée par le régime lui a permis de reprendre Alep, dont l’évacuation est en cours.

Celle-ci devrait être terminée d’ici “un, deux jours maximum”, selon Sergueï Lavrov. Mardi, l’armée syrienne a lancé par haut-parleurs un appel aux rebelles et aux civils qui le souhaitent pour qu’ils quittent le réduit rebelle à Alep. Elle “veut nettoyer la zone après la sortie des hommes armés”, a expliqué une source militaire.

Selon Mevlut Cavusoglu, 37’500 personnes ont déjà été évacuées d’Alep Est. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a de son côté affirmé que 25’000 personnes avaient été évacuées depuis jeudi, dont 15’000 lundi. Mais des “milliers” de personnes attendent encore de pouvoir partir, a précisé une porte-parole de l’organisation.

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