Des perspectives suisses en 10 langues

Tesla n’en finit plus de battre ses records à Wall Street

L'action Tesla s'envole depuis la publication de bons résultats fin janvier (archives). KEYSTONE/AP/Ringo H.W. Chiu sda-ats

(Keystone-ATS) En bondissant brièvement de plus de 20% en début de séance à Wall Street mardi, après une envolée de la même ampleur la veille, le titre de Tesla a continué sa folle ascension à la Bourse new-yorkaise.

Le constructeur de véhicules électriques haut de gamme n’en finit plus d’épater les marchés, même si cette envolée génère aussi un certain nombre d’interrogations.

Une progression affolante

L’action de Tesla a grimpé de près de 125% depuis le début de l’année, et de plus de 420% depuis juin.

Avec une valeur de près de 165 milliards de dollars à Wall Street, Tesla est désormais la deuxième entreprise au monde la plus chère en Bourse du secteur automobile, derrière Toyota mais devant le poids cumulé des trois principaux constructeurs américains (General Motors, Ford et Fiat Chrysler).

Cette hausse, quasi-ininterrompue depuis sept mois, s’est accélérée fin janvier à la publication de résultats trimestriels flamboyants. Le groupe dirigé par le fantasque Elon Musk a notamment indiqué qu’il espérait livrer plus de 500.000 voitures en 2020, ce qui représenterait un bond de 36% sur un an.

Un risque spéculatif?

Si cette progression reflète la confiance des acteurs du marché dans les voitures électriques, vues par beaucoup comme l’avenir du secteur même si elles n’en représentent pour l’heure qu’une proportion infime, elle pose également la question d’un risque de spéculation.

En matière de production et de livraison, Tesla reste en effet un nain par rapport aux géants du secteur. Avec 367.500 voitures livrées en 2019, le groupe construit environ 30 fois moins de véhicules que le Japonais Toyota ou l’Allemand Volkswagen.

“Quand la bulle du marché implosera, cela aura débuté par le bond des actions de Tesla au-delà du zèle spéculatif”, a alerté fin janvier l’avocat et ancien candidat à la Maison Blanche Ralph Nader.

Preuve de ce sentiment, Tesla fait partie des valeurs les plus vendues à découvert (ou “shortées”) à Wall Street, un terme utilisé pour décrire un titre que les investisseurs empruntent en pariant sur sa baisse prochaine. Selon le cabinet S3 Partners, environ 18% des actions Tesla sont détenues par de tels investisseurs. A titre de comparaison, moins de 1% des actions d’Apple ou de Microsoft sont vendues à découvert.

Cette pratique, qui horripile Elon Musk, s’est pour l’heure révélée calamiteuse, les spéculateurs ayant perdu plus de 8 milliards depuis le début de l’année, selon les estimations de S3 Partners.

Jusqu’où Tesla peut-il monter?

En attendant, l’action de Tesla continue de profiter de nombreuses projections d’analystes lui prédisant un avenir radieux, avec une trajectoire se rapprochant plus des géants de la tech que des traditionnels piliers de l’automobile.

“La dynamique haussière est susceptible de se poursuivre à court terme”, estime Daniel Ives de Wedbush dans une note publiée lundi, l’expert insistant sur le potentiel de développement de Tesla en Chine. L’entreprise possède une usine géante à Shanghai et a livré le mois dernier les premiers modèles à ses clients chinois.

Fin janvier, le cabinet de conseil en investissement ARK Invest a estimé que le titre du groupe devrait atteindre les 7.000 dollars en 2024, misant sur une baisse des coûts et une poussée de la demande pour les véhicules électriques.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision