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“Sortons de l’impasse”, initiative anti-immigration par contigents

(Keystone-ATS) Si on ne peut pas limiter l’immigration sans dénoncer les bilatérales avec l’UE, le peuple doit pouvoir se prononcer. C’est le but de l’initiative populaire déposée ce mardi par le groupe “Sortons de l’impasse” (RASA). Les initiants ont jusqu’au 2 juin 2016 pour récolter les 100’000 signatures requises.

Pour les initiants qui ont présenté leur projet à Berne, il n’est pas certain que le Conseil fédéral et le Parlement puissent mettre en oeuvre les dispositions de contingentement sans dénoncer les accords bilatéraux. “Si cette dénonciation est inéluctable, nous souhaitons donner aux électeurs la possibilité de revoir la décision du 9 février”, a déclaré Leo Caprez, membre du comité RASA.

Un plan B

Le texte stipule que les dispositions introduites dans la Constitution lors du scrutin du 9 février 2014 déterminant des contingents d’immigration seront abrogées, à cause notamment de leur incompatibilité avec les traités internationaux. En revanche, si l’initiative UDC peut être mise en oeuvre tout en maintenant les accords bilatéraux et en évitant ainsi que la Suisse ne se retrouve dans une impasse, alors le groupe la retirerait.

Ce “plan B doit cependant être initié dès maintenant”, a souligné M. Caprez. Malgré un calendrier chargé, le groupe RASA entend faire voter son initiative avant le 9 février 2017. Car à partir de cette date butoir, si aucune législation n’est entrée en vigueur, l’initiative de l’UDC devra être appliquée par voie d’ordonnance. Les initiants espèrent donc pouvoir déposer les signatures récoltées à la fin 2015, déjà.

Une initiative citoyenne

Le groupe RASA dit être une initiative citoyenne et non partisane, soutenue par environ 300 personnes venant des milieux de l’éducation, de la science, du monde du travail et de la culture.

Parmi elles figurent Yves Flückiger, recteur désigné de l’Université de Genève, l’artiste Pipilotti Rist, Bernard Cathomas, ancien directeur de Pro Helvetia, les ex-membres de l’exécutif de la Ville de Zurich Esther Maurer et Thomas Wagner, l’ancien footballeur Andy Egli, l’ancien président du Tribunal fédéral Giusep Nay, le clown Dimitri, et le professeur d’histoire Georg Kreis, notamment.

Le texte est aussi soutenu par l’entrepreneur suisse Hansjörg Wyss. Il avait annoncé en octobre déjà, être prêt à soutenir toute initiative visant à préserver les accords bilatéraux.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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