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Attentat-suicide contre un tribunal au Pakistan: sept morts

Les autorités pakistanaises ont réagi à cette vague d'attentats en durcissant la sécurité dans le pays (ici à la frontière avec l'Afghanistan). KEYSTONE/EPA/AKHTER GULFAM sda-ats

(Keystone-ATS) Trois islamistes présumés ont attaqué mardi un tribunal dans la ville de Charsadda, près de Peshawar, au nord du Pakistan. Ils ont tué sept personnes et blessé une quinzaine d’autres, ont annoncé les autorités. Les trois assaillants sont morts.

L’attentat a été revendiqué par un porte-parole du groupe islamiste Jamaat-ur-Ahrar, une faction des talibans pakistanais. Le groupe avait promis la semaine dernière dans une vidéo de s’en prendre à la justice, à la police et à l’armée.

“Trois kamikazes ont tenté d’entrer dans le complexe judiciaire. Un d’entre eux a été tué et un autre s’est fait exploser”, a indiqué un responsable de police, Mohammad Ijaz Khan.

Le troisième assaillant, un temps pourchassé par la police à l’intérieur du bâtiment, a été abattu par celle-ci environ 20 minutes après le début de l’attaque. L’attentat s’est produit à Tangi, un district de la ville de Charsadda, à une “heure de pointe”.

Carnage évité

Le bilan révisé faisait état de “7 personnes tuées et 15 blessées”, a déclaré Suhail Khalid, chef de police du district, précisant que l’une des victimes était un avocat. Un premier bilan avait indiqué que cinq personnes avaient été tuées. “La police était déjà à un niveau d’alerte élevé, car nous avions des informations sur une menace possible sur le complexe judiciaire de Tangi”, a-t-il ajouté.

Les assaillants ont ouvert le feu sur la police et jeté des grenades pour se frayer un accès au bâtiment, a-t-il ajouté. “Les terroristes voulaient tuer le plus de monde possible à l’intérieur du tribunal”, a déclaré Ijaz Khan.

“Les experts en déminage nous ont dit que chaque kamikaze portait un gilet de 7 à 8 kg d’explosifs. La police a combattu bravement et sauvé Charsadda d’un grand désastre”, a assuré Suhail Khalid. La ville de Charsadda avait déjà été frappée par les talibans: en janvier 2016, une attaque contre l’université de la ville avant fait 21 victimes.

Etat d’alerte

Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a condamné l’attentat, soulignant que le Pakistan est “une nation solide (qui) ne sera pas découragée par de telles attaques. Notre gouvernement continuera de lutter contre les éléments terroristes et nous vaincrons”, a-t-il ajouté.

Les forces de sécurité pakistanaises sont en état d’alerte depuis une série d’attentats-suicides la semaine dernière dans le pays. Le plus meurtrier a fait au moins 88 morts jeudi soir dans un sanctuaire soufi à Sehwan (sud).

Plus tôt dans la semaine, une série d’autres attentats-suicides revendiqués par les talibans pakistanais avaient frappé la capitale culturelle Lahore, faisant 14 morts, ainsi que Peshawar et les zones tribales frontalières de l’Afghanistan.

Les autorités pakistanaises ont réagi à cette vague d’attentats en durcissant la sécurité et ont affirmé avoir abattu “plus de 100 terroristes” dans les heures ayant suivi l’attaque du sanctuaire soufi. Ces événements ont choqué une population qui commençait tout juste à renouer avec un relatif sentiment de sécurité après des années de violences et suscité des critiques sur le bien-fondé de la stratégie des autorités.

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