Au Honduras, l’armée encadre l’éducation des jeunes
(Keystone-ATS) Moins de jeunes dans les gangs, de grossesses précoces et de maladies sexuelles transmissibles: au Honduras, ce vaste programme éducatif est encadré par l’armée. L’édition 2017 a été lancée samedi, au grand dam d’une ONG de défense des enfants des rues.
Les forces armées ont annoncé que le lancement du programme “Gardiens de la patrie” avait eu lieu dans le camp militaire Marte, à 5 kilomètres au sud-ouest de la capitale. Elles ont pour objectif de former cette année 28’000 jeunes gens.
Elles précisent qu’entre 2012 et 2016, plus de 136’000 jeunes ont acquis cette formation “en valeurs morales et spirituelles”.
Pour mener à bien ce programme, des contingents de soldats se rendent le samedi matin en camion dans les quartiers pauvres de la périphérie de Tegucigalpa, tenus par les gangs. Puis elles acheminent les adolescents jusqu’au camp militaire.
Là, dans la pinède, les mineurs reçoivent présentations et conseils de religieux, psychologues et experts en éducation sexuelle.
Dénoncé
Ce programme, qui a pris de l’ampleur depuis l’arrivée au pouvoir 2014 du président Juan Orlando Hernandez, militaire de réserve, ne fait pas l’unanimité.
“Nous sommes indignés de voir que les jeunes en âge d’aller à l’école sont pris en charge par des militaires”, a réagi l’ONG de défense des enfants des rues, Casa Alianza. “Ces dernières années, la réponse à tout problème a systématiquement été la même: l’armée”, dénonce-t-elle dans un communiqué.
Le Honduras, avec le Salvado et le Guatemala, constitue le “Triangle du nord”, tristement célèbre pour ses records de criminalité. Les gangs font régner la terreur dans cette région sans guerre qui affiche le taux d’homicide le plus élevé du monde.