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Berne veut mieux s’armer face aux périodes de sécheresse

L'OFEV veut améliorer les alertes actuelles en matière d'incendie de forêt. Ici le feu qui ravageait les Grisons ces derniers jours (archives). KEYSTONE/TI-PRESS/GABRIELE PUTZU sda-ats

(Keystone-ATS) La sécheresse sera bientôt considérée comme un danger naturel en Suisse. Face au réchauffement climatique, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) veut se doter d’outils pour mieux prédire les périodes sèches et améliorer la prévention auprès de la population.

Jusqu’à récemment, la Suisse ne connaissait que très peu de périodes de sécheresse, indique à l’ats Barbora Neversil, chargée d’information sur les dangers naturels pour l’OFEV. Elle revenait sur une information de la NZZ am Sonntag. Mais avec le réchauffement climatique, le phénomène risque d’être de plus en plus fréquent.

Le mois de décembre 2016 a été le plus sec depuis le début des mesures, soit 150 ans. Certaines régions de Suisse romande n’ont pas vu une goutte d’eau. Sur le Plateau, la moyenne des précipitations s’est élevée à 2 millimètres.

“Au niveau des catastrophes naturelles, on se focalisait sur les inondations jusqu’à maintenant”, dit Massimiliano Zappa, chercheur en prévisions hydrologiques à l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), cité par le dominical.

A l’avenir, la sécheresse figurera aussi sur le portail de la Confédération des dangers naturels, au même titre que les avalanches, les crues, la canicule et les incendies de forêt, explique Mme Neversil. Le site permet à la population d’être alertée des catastrophes naturelles et du niveau de danger.

Le WSL veut pouvoir prédire une période sèche sur un mois, contre cinq à dix jours actuellement. Grâce à des pronostics sur un plus long terme, les autorités pourront prendre des mesures plus rapidement.

Prévenir les incendies de forêt

L’OFEV veut aussi améliorer les alertes actuelles en matière d’incendie de forêt. “Il y a encore beaucoup de potentiel à ce niveau”, souligne Barbora Neversil dans la NZZ am Sonntag. En collaboration avec le WSL et les cantons, l’OFEV est en train d’étudier différentes méthodes pour mieux estimer le danger d’incendie de forêt, notamment grâce à des capteurs au sol qui mesurent l’humidité.

Une banque de données doit également voir le jour. Il s’agit d’analyser les données des incendies de forêt qui ont eu lieu par le passé. “Nous voulons soutenir au mieux les cantons au niveau de la prévention”, ajoute Mme Neversil. Il faut avant tout mieux informer la population; en effet, 90% des incendies sont d’origine humaine.

Les cantons des Grisons et du Tessin ont été le théâtre de violents incendies depuis mardi. Le feu a démarré entre les communes de Mesocco et Soazza, dans le Val Mesolcina (GR). Au total, 130 hectares de forêt sont partis en fumée.

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