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Calida a 75 ans et toutes ses dentelles

Calida lance sa première culotte en 1946, reléguant le corset aux oubliettes (archives). KEYSTONE/EPA DPA/Peter Endig sda-ats

(Keystone-ATS) Calida fête le 10 juin ses 75 ans. Du tricot à la lingerie, en passant par les vêtements de sport et le mobilier de jardin, la marque a connu une histoire mouvementée. Retour sur des décennies hautes en couleur.

En 1941, Viktor Klaus reprend le petit atelier de couture tenu par son père à Sursee (LU). Ce dernier y réalise des habits en tricot qui ont pour mission de protéger du froid. Calida, qui signifie “chaud” en latin, voit le jour. Mais à cette époque, il existe beaucoup d’ateliers de ce type en Suisse et la firme paternelle se trouve en mauvaise posture financière.

Pour éviter de mettre la clé sous la porte, Viktor Klaus propose à l’industriel Max Kellenberger une prise de participation dans son entreprise. Ce dernier accepte et entraîne dans l’aventure l’Autrichien Hans Joachim Palmers.

Pour se distancer de leurs concurrents, les deux nouveaux entrepreneurs décident d’offrir gratuitement les réparations des vêtements façonnés par Calida. Sous le slogan “Garantie Wäsche”, ils s’engagent à réparer ou échanger tout habit déformé durant le lavage. La réputation de qualité qui colle à la marque est née.

Vent de liberté

Dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Calida renoue avec les chiffres noirs. Et l’introduction de la lingerie féminine en dentelle dans sa gamme de produits y est pour beaucoup. En 1946, la firme lance sa première culotte, reléguant le corset aux oubliettes.

Affiches publicitaires à l’appui, l’entreprise démontre que la femme d’après-guerre a le droit de se sentir à l’aise jusque dans ses sous-vêtements, et libre. Calida vante ainsi son produit qui amincit également les cuisses de celles qui le portent. Le succès de cette nouvelle culotte ne se dément pas à tel point qu’en 1950, le groupe lance son équivalent masculin: le slip kangourou.

Quelques années plus tard, la société décide de créer ses propres pyjamas à bords élastiques, qui permettent au vêtement de rester bien collé au corps. Avec cette invention brevetée, pas de risque de prendre un courant d’air dans le dos ou les jambes.

Les années 1970 coïncident avec le lancement de vêtements d’intérieur et la combinaison d’une seule pièce. Tandis que durant la décennie suivante, Calida crée des vêtements pour le fitness.

Concurrencé par H&M

En 1987, l’entreprise fait son entrée à la Bourse suisse. Durant les années 1990, la firme poursuit son expansion en Europe notamment. Mais un brutal coup de frein intervient en 1999. Cette année-là, la société enregistre les premières pertes de son histoire. Le groupe souffre de la concurrence des enseignes à bas prix comme H&M.

En 2000, la famille Kellenberger hérite d’une participation majoritaire de 51%. La famille Palmers quitte le navire. Une année plus tard, le Bernois Felix Sulzberger reprend les rênes de la firme.

En 2003, la société ferme son usine de Sursee et délocalise sa production en Hongrie. Des centaines d’emplois passent à la trappe. Ne reste plus que dans la ville lucernoise le siège social de la firme.

Mobilier pour camping

En 2005, les affaires reprennent. Calida acquiert le groupe français de lingerie Aubade pour 50 millions d’euros (55,23 millions de francs au cours actuel). Huit ans plus tard, la société lucernoise rachète le spécialiste français des équipements sportifs Lafuma pour 60 millions d’euros.

En plus de sa marque du même nom, Lafuma comprend les marques Millet, Eider et Oxbow. Lafuma Mobilier, propriété de Calida, écoule, quant à lui, depuis 1954, du mobilier pour camping, jardin et loisirs.

En 2014, le groupe employait près de 3000 personnes pour un chiffre d’affaires de 412,4 millions de francs. Les vêtements Calida et Aubade sont actuellement présents dans près de 70 pays via les propres magasins de ces deux marques et les grandes enseignes de distribution. Il existe 120 magasins Calida en Suisse et en Allemagne.

La famille Kellenberger reste l’actionnaire principal de l’entreprise. En avril, la firme s’est dotée d’un nouveau patron, Reiner Pichler, double national suisse et allemand de 53 ans. Felix Sulzberger a quitté le navire, après quinze ans d’activité.

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