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Coup de fouet valaisan pour les métiers de la chimie

Un personnel bien formé contribue à la compétitivité de l'industrie chimique et à sa pérennité (archives). KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT sda-ats

(Keystone-ATS) Le manque de personnel qualifié est préoccupant dans certains métiers de la chimie. Pour renverser la vapeur, le Valais ouvre dès l’été 2017 à Monthey l’Ecole professionnelle intercantonale de la chimie (EPIC).

Le manque de relève qualifiée est particulièrement criant chez les technologues en production chimique et pharmaceutique, a précisé à l’ats Michel Rohrer, chef du service de formation Cimo à Monthey. Actuellement, ces opérateurs qui conduisent les procédés de production chimiques sont formés à l’interne des entreprises.

Le problème est qu’ils sont nombreux à arriver à la retraite et les jeunes munis d’un certificat fédéral de capacité (CFC) ne sont pas légion pour leur succéder. L’entreprise Cimo, qui gère jusqu’à présent trois filières de formation de la chimie sur mandat de l’Etat du Valais, mène depuis 2013 avec le canton une réflexion sur le sujet.

Elle a abouti à la mise sur pied de l’EPIC, qui ouvrira ses portes à la rentrée scolaire 2017-2018 dans les locaux actuellement exploités par le Centre de formation Cimo. L’école bénéficiera du statut d’école professionnelle publique cantonale et contribuera “à la compétitivité de l’industrie chimique et à sa pérennité”, estiment les deux partenaires.

Deux fois plus d’apprentis

L’école réunira dans un premier temps les trois formations existantes: laborantin en chimie, technologue en production chimique et pharmaceutique et polymécanicien. Dès la rentrée 2018, l’EPIC espère former entre 32 et 36 apprentis par année, soit environ deux fois plus qu’actuellement.

De nouveaux effectifs qui devraient satisfaire l’ensemble des cantons latins: “Surtout en ce qui concerne la formation de technologues en production chimique et pharmaceutique pour laquelle l’EPIC sera le seul centre existant en Suisse latine”, souligne Michel Rohrer.

Le passage des trois filières sous la houlette de l’Etat du Valais permettra de “booster les formations et d’en assurer la pérennité” souligne Alexandre Rey, chef ad intérim du service valaisan de la formation professionnelle. L’EPIC bénéficiera du statut d’école professionnelle publique cantonale.

Cinq à six millions de francs

Pour créer l’EPIC, le canton rachète et réaménage les locaux occupés par le centre de formation Cimo. Le personnel rattaché à ce dernier passe sous la houlette de l’Etat du Valais.

L’investissement initial global se monte à cinq à six millions de francs environ pour le canton. La commune de Monthey est partie prenante.

Le partenariat public-privé réduira de moitié environ les coûts de formation à la charge des entreprises sous contrat avec Cimo. Et “grâce à la participation des entreprises formatrices, l’intégration de l’EPIC au sein de l’Etat du valais ne génère aucune charge supplémentaire pour le canton”, souligne ce dernier.

Dans une deuxième étape, l’EPIC espère compléter son offre avec des formations dans d’autres filières d’apprentissages du génie chimique et de la maintenance industrielle. Par exemple, les métiers de laborantin en biologie, d’automaticien ou de constructeur d’appareils industriels, autant de professions qui se conjuguent aussi au féminin.

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