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De Niro, Michael Moore et des milliers de New Yorkais contre Trump

"Donald Trump aime à dire qu'il a bâti un mouvement: maintenant c'est à nous de bâtir un mouvement, cela commence ce soir et dans tout le pays", a affirmé le maire démocrate de New York, Bill de Blasio lors de cette manifestation qui a réuni jeudi soir des milliers de New Yorkais anti-Trump. KEYSTONE/AP/KATHY WILLENS sda-ats

(Keystone-ATS) De Robert de Niro à Cher en passant par Michael Moore et Alec Baldwin: une brochette de célébrités a manifesté jeudi soir avec des milliers de New-Yorkais, appelés à se mobiliser contre Donald Trump à la veille de son investiture à Washington.

“Va-t-on avoir 100 jours de résistance? Formidable!”, a lancé à la foule depuis la scène l’acteur Alec Baldwin, devenu en quelques semaines le plus célèbre caricaturiste du nouveau président américain. Il l’imite en effet chaque semaine dans la célèbre émission télévisée Saturday Night Live, ce qui lui vaut des tweets rageurs du milliardaire.

Donald Trump “n’a pas de mandat”, a argué pour sa part le réalisateur Michael Moore, sa célèbre casquette de baseball vissée sur le crâne. “Nous sommes la majorité. N’abandonnez pas, je n’abandonnerai pas!”, a-t-il ajouté, en appelant la foule à résister à toute tentative d’expulsion de clandestins ou de musulmans.

L’investiture de “demain n’est pas la fin, c’est un début (…) nous allons nous battre ensemble!”, a affirmé le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, candidat à sa propre réélection en novembre.

“Trump aime à dire qu’il a bâti un mouvement: maintenant c’est à nous de bâtir un mouvement, cela commence ce soir et dans tout le pays”, a-t-il poursuivi. Et de citer la santé, le changement climatique et la défense des sans-papiers parmi les batailles à mener.

“Résistez”

La foule – beaucoup d’habitants de Manhattan très propres sur eux – applaudissait volontiers, dans une ambiance décontractée, avec un enthousiasme particulier pour De Niro, le héros de “Taxi Driver” que Bill de Blasio a qualifié de “très grand New-Yorkais”. Partout dans la foule, des pancartes avertissant contre les dangers supposés de l’administration Trump. “Résistez”, disait l’une, “Battez-vous chaque jour contre Trump”, disait une autre.

“Nous sommes ici parce que nous sentons que nous allons perdre tous les acquis des 50 dernières années: les droits civiques, la liberté d’expression, le droit à la santé, les droits des femmes, les droits des homosexuels, et j’en passe”, a expliqué Carol Bay, psychothérapeute, venue avec sa femme Margot.

Cette manifestation “est le symbole que les gens ne vont pas rester immobiles et laisser (les républicains) faire ce qu’ils veulent”, a estimé pour sa part Patrick Mavros, un designer du chic quartier de l’Upper West Side. “Nous allons observer et les mettre face à leurs responsabilités”.

L’opposition prête

Selon l’analyste politique Sam Abrams, professeur au Sarah Lawrence College de New York, la métropole américaine, qui a voté à 80% pour Hillary Clinton, pourrait devenir l’une des principales plateformes d’opposition au nouveau président américain.

La rumeur ne cesse d’enfler qui verrait Hillary Clinton briguer la mairie de New York pour prendre la tête de l’opposition au nouveau locataire de la Maison Blanche, même si l’ex-secrétaire d’Etat n’en a elle-même jamais parlé.

Dès après l’élection, Bill de Blasio avait rencontré Donald Trump pour l’avertir que New York défendrait sa tradition d’accueil des immigrés face à ses menaces d’expulsions de plusieurs millions d’entre eux.

Et le ministre de la Justice de l’Etat de New York a indiqué jeudi qu’il fournirait des conseils juridiques à toutes les municipalités de l’Etat pour qu’elles puissent entraver les éventuels efforts d’expulsions des autorités fédérales de l’immigration.

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