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Equipe de Suisse: un grand gardien

(Keystone-ATS) “Personne n’a gagné un Championnat d’Europe sans un grand gardien !” La remarque de Marwin Hitz, le no 3 de l’équipe de Suisse, est, bien sûr, fondée. Et porteuse d’une certaine espérance.

Yann Sommer est, en effet, un grand gardien. Le Bâlois n’est-il pas un titulaire indiscutable en sélection malgré la concurrence de deux rivaux qui ont également brillé cette saison en Bundesliga, Roman Bürki au Borussia Dortmund et Marwin Hitz à Augsbourg ? N’a-t-il pas été, pour une seconde année de rang, l’un des artisans du parcours remarquable du Borussia Mönchengladbach en championnat ?

A 27 ans, cet Euro, sa première grande compétition dans la peau du no 1 depuis le Championnat d’Europe M21 en 2011 au Danemark, doit lui permettre de s’affirmer au plus haut niveau. Il est reconnu en Suisse, bien sûr, mais en Allemagne aussi. Reste qu’il accuse encore un déficit de notoriété dans les autres grands nations du football, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne et la France.

“Pas une vitrine”

“Je ne considère pas cet Euro comme une vitrine, dit-il. En fait, je ne me suis même pas fait la remarque. Je ne pense qu’à une seule chose: gagner samedi contre l’Albanie pour prendre les trois points et, surtout, pour faire le plein de confiance pour la suite du tournoi.” Le natif de Morges mesure pleinement les pièges qui attendent l’équipe de Suisse à Lens. “On le sait, nous connaissons parfaitement plusieurs joueurs adverses… L’Albanie est une équipe qui sait très bien défendre et qui, surtout, joue avec beaucoup de passion, explique-t-il. Ce match sera très dur. Mais si nous jouons sur nos qualités, nous avons les moyens de le gagner.”

Yann Sommer assure qu’il est prêt à endosser enfin ce rôle de no 1 en équipe A dans un grand tournoi. “Nous avons suivi une préparation de deux semaines à Lugano. Nous sommes ici à Montpellier depuis lundi où toutes les conditions sont réunies pour bien travailler, souligne-t-il. Il y a beaucoup de points positifs à retirer de cette longue préparation.” La sensation sans doute d’avoir retrouvé une certaine qualité de jeu après les couacs du mois de de mars. La conviction aussi que le groupe vit bien.

Patrick Foletti préparateur mental

Ces ondes positives que l’on perçoit rendent plus aisée la cohabitation entre les trois portiers. Responsable des gardiens au sein du staff de Vladimir Petovic, Patrick Foletti ne peut ignorer que Roman Bürki et Marwin Hitz – “le no 3 n’a pas le meilleur rôle”, glisse ce dernier -, peuvent ressentir une frustration légitime face à l’absence d’une véritable concurrence en raison du statut indiscutable de Yann Sommer. “Ce n’est pas à l’entraînement où mon rôle est le plus essentiel, explique Patrick Foletti. Tout le travail a été fait en club tout au long de la saison. Un gardien n’est pas un joueur de champ. On l’a compris désormais au quotidien à l’entraînement. Tu ne peux pas faire travailler Usain Bolt et Viktor Röthlin de la même manière même s’ils pratiquent tous deux l’athlétisme. Mon job aujourd’hui est essentiellement d’oeuvrer sur le plan mental. Et le mental d’un gardien se cultive tout au long de la journée, par un clin d’oeil le matin au déjeuner, par une petite tape sur l’épaule ensuite.”

“Nous avons la chance de pouvoir compter sur trois immenses talents”, souligne le Tessinois qui n’oublie pas que la donne n’était pas la même il y a dix ans. La Suisse était partie à la Coupe du monde avec un gardien titulaire – Pascal Zuberbühler – au 36e dessous après une saison calamiteuse avec le FC Bâle. La beauté du sport ou les miracles de l’existence font que ce même Zuberbühler était resté invaincu en Allemagne sur un total de 390 minutes de jeu…

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