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Hamon et Mélenchon discutent d’un éventuel rassemblement

Le candidat officiel du PS français à la présidentielle Benoît Hamon fait de l'oeil à Jean-Luc Mélenchon et aux Verts (archives). Keystone/AP/KAMIL ZIHNIOGLU sda-ats

(Keystone-ATS) Les candidats de gauche à la présidentielle française Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont entamé des discussions sur un éventuel rassemblement de la gauche, a annoncé vendredi le candidat issu de le primaire du Parti socialiste. La tâche s’annonce très compliquée.

S’il reconnaît que le dialogue ne sera en effet “pas facile”, l’ancien ministre de l’Education voit des ponts avec le candidat de “La France insoumise” sur la question des institutions ou celle du travail mais de profondes divergences sur l’Europe. “Nous discutons et nous continuerons à discuter”, a déclaré M. Hamon sur franceinfo.

Une amorce de dialogue confirmée dans la lettre de M. Mélenchon envoyée jeudi soir à M. Hamon. “Voyons ce que nous pouvons faire d’utile”, peut-on lire dans cette missive rendue publique vendredi par l’équipe du candidat de la France insoumise.

Garanties exigées

“Nous sommes bien d’accord que la présidentielle et les législatives sont étroitement liées. Dans ces conditions parlons-nous avec sérieux, sincérité et loyauté à l’égard de notre peuple pour éclairer la décision et le choix qu’il va faire”, ajoute M. Mélenchon, qui discute aussi avec le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot.

Dans sa lettre, il demande encore M. Hamon “des garanties politiques précises sur son engagement à rompre avec le quinquennat et son bilan”, laissant peu d’ouverture à son adversaire du PS, à qui il demande de rejoindre sa ligne. “Comme la majorité de notre peuple je n’ai plus aucune confiance dans les accords d’appareils entre partis politiques (…) Le mouvement La France insoumise s’est constitué sur un programme et une candidature qui le porte. Rien d’autre”.

La veille sur BFM TV, le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, avait lui aussi reconnu avoir entamé des discussions avec Jean-Luc Mélenchon. A près de 90%, les écologistes ont voté cette semaine en faveur d’un dialogue de leur camp avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en vue des scrutins présidentiel et législatifs.

Benoît Hamon appelle pour sa part de ses voeux une “discussion de fond”, alors que la multiplication des candidatures à gauche favorise une accession de la candidate du Front national (FN), Marine Le Pen, au second tour de la présidentielle.

Aucun retrait envisagé

“Ce que nous devons discuter, ce sont les conditions dans lesquelles ce rassemblement est possible et qui est au bout du compte entre Yannick Jadot, entre Jean Luc Mélenchon, moi-même, le mieux à même de représenter la gauche demain au second tour de l’élection présidentielle sur un projet qui pourrait être commun”, a expliqué M. Hamon.

Il s’est gardé d’envisager clairement un éventuel retrait de sa part de la course à l’Elysée, ce que n’a jamais fait non plus Jean-Luc Mélenchon. Selon un sondage Odoxa pour franceinfo publié vendredi, les Français interrogés veulent à 63% que le candidat issu de la primaire socialiste et celui de La France insoumise “se présentent l’un et l’autre car il n’y a aucune raison que l’un se désiste au profit de l’autre”.

Chez les sympathisants de gauche, les choses sont plus tranchées, les sondés émettant à 44% le souhait que Jean-Luc Mélenchon se désiste en faveur de Benoît Hamon, contre 16% dans le sens contraire. Le candidat socialiste et celui de La France insoumise sont quatrième et cinquième dans les intentions de vote au premier tour, mais premier ou deuxième si l’on additionne leurs scores.

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