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Italie: démantèlement d’un réseau de cyber-espionnage

Matteo Renzi ferait partie des victimes des cyber-espions (archives). KEYSTONE/EPA ANSA/ALESSANDRO DI MEO sda-ats

(Keystone-ATS) La police italienne a annoncé mardi l’arrestation de deux personnes dans le cadre d’une enquête sur un réseau d’espionnage informatique. Ils visaient des institutions publiques, des entreprises et des personnalités politiques, dont Matteo Renzi.

Un ingénieur nucléaire de formation âgé de 45 ans et sa soeur aînée de 49 ans, “connus dans le milieu de la haute finance romaine”, sont accusés de vol de secrets d’Etat et de piratage informatique, selon un communiqué de la police.

“Des dizaines de milliers de comptes ont été piratés et parmi eux des comptes appartenant à des banquiers, des hommes d’affaires et même plusieurs cardinaux du Vatican”, a déclaré Roberto Di Legami, directeur d’une unité de lutte contre la cybercriminalité qui a conduit l’enquête.

Le virus ayant permis d’accéder à tous ces e-mails a été mis au point par l’ingénieur, a-t-il ajouté. Il a sans doute utilisé les informations ainsi obtenues au profit de la firme d’investissements qu’il dirige, Westland Securities.

Virus “Eyepiramid”

Selon les enquêteurs, ils ont agi via un réseau complexe d’ordinateurs piratés, utilisés à l’insu de leurs propriétaires. L’enquête, placée sous l’autorité du parquet de Rome, avait démarré après le signalement il y a plusieurs mois d’un email adressé à un haut-fonctionnaire. Il contenait un virus espion baptisé “Eyepiramid”.

Elle a permis de reconstituer un montage complexe de sociétés “utilisées comme paravent afin d’acquérir, de façon anonyme, des services informatiques à l’étranger”, a ajouté la police.

La police n’a cité aucune des personnes visées mais des informations de presse ont évoqué les noms des anciens chefs du gouvernement italien Matteo Renzi et Mario Monti, ainsi que celui du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi.

Les policiers n’ont pas encore pu déterminer l’étendue ni l’importance des informations collectées, a ajouté Roberto Di Legami. On sait déjà toutefois que 18’000 comptes mails au moins ont été piratés et deux milliers de mots de passe obtenus.

Un serveur contenant des milliers de dossiers a été saisi à Rome mais 99% des données ont été stockées aux Etats-Unis, a encore expliqué M. Di Legami. Ces informations seront rapatriées dans les prochains jours, avec l’aide du FBI, mais il faudra du temps pour qu’elles soient analysées.

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