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James Mattis en Corée du Sud pour évaluer la menace de Pyongyang

L'avion transportant James Mattis se pose en Corée du Sud. KEYSTONE/EPA YNA/YONHAP sda-ats

(Keystone-ATS) Le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, est arrivé jeudi en Corée du Sud. Sa visite est destinée à évaluer les mesures à prendre, y compris le déploiement d’un bouclier antimissile, face au programme nucléaire et balistique mené par la Corée du Nord.

Cette visite de James Mattis à Séoul intervient au moment où le régime de Pyongyang semble se préparer à un nouveau tir de missile balistique. Une initiative qui enfreint les résolutions de l’ONU et qui constituerait un défi pour l’administration Trump.

“Je vais discuter avec eux (les Sud-Coréens) du Thaad”, a déclaré Mattis aux journalistes peu avant l’atterrissage de son avion à Séoul. “Thaad est destiné à la défense des peuples de nos alliés, de nos troupes qui sont engagées à leur défense”, a-t-il ajouté.

Le Terminal High Altitude Area Defense est un système de défense aérienne que les Etats-Unis et la Corée du Sud entendent déployer afin de protéger cette dernière contre la menace de la Corée du Nord qui multiplie les tirs de missiles, une vingtaine au cours de l’année écoulée.

Sécurité menacée

Les autorités nord-coréennes ont, semble-t-il, relancé leurs activités dans la centrale nucléaire de Yongbyon afin de produire du plutonium qui pourrait être utilisé à des fins militaires, estime le centre de recherches 38 North.

La Chine est opposée au déploiement du système Thaad, car elle estime qu’il menace l’équilibre sécuritaire dans la péninsule coréenne.

Sans citer la Chine, Mattis a déclaré qu'”aucun autre pays” ne devait s’inquiéter de l’installation de ce bouclier. “Si cela ne tenait pas au comportement provocateur de la Corée du Nord, nous n’aurions pas besoin de Thaad là-bas”, a-t-il affirmé.

Réaffirmer les liens

La visite de Mattis en Asie, avec un étape prévue au Japon, est le premier déplacement du nouveau secrétaire à la Défense depuis sa prise de fonction et le premier déplacement à l’étranger d’un membre de la nouvelle administration Trump.

Des responsables américains ont précisé que cette visite visait à réaffirmer les liens entre les Etats-Unis, d’une part, et la Corée du Sud et le Japon, d’autre part, pays dans lesquels sont stationnés près de 80’000 soldats américains.

Donald Trump avait émis des doutes sur la pertinence de telles alliances lors de sa campagne électorale. L’une des premières mesures prises à son arrivée à la Maison Blanche a été de sortir du traité transpacifique (TPP) ardemment défendu par le Japon.

Esprit ouvert

Mattis doit rencontrer le Premier ministre sud-coréen Hwang Kyo-ahn, qui assume les fonctions de chef de l’Etat après la procédure de destitution engagée contre la président Park Geun-hye dans une affaire de corruption.

Mattis a déclaré se rendre en Asie avec un esprit ouvert afin de déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans la stratégie à adopter face à la Corée du Nord.

Dans son discours du Nouvel An, le leader nord-coréen Kim Jong-un avait indiqué que son pays était près de procéder à un essai de missile intercontinental. Donald Trump avait immédiatement réagi sur Twitter. “Cela n’arrivera pas”, avait-il écrit le 2 janvier à ce propos sans préciser comment il envisageait l’empêcher.

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