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L’EI a fortement endommagé un monument des ruines de Palmyre

L'Etat islamique a fortement détérioré le site antique de Palmyre (archives). KEYSTONE/AP UNESCO/SILVAN REHFELD sda-ats

(Keystone-ATS) Les djihadistes de l’Etat islamique (EI) ont fortement détérioré un important monument romain du site antique de Palmyre, a confirmé un responsable des antiquités après s’être rendu samedi sur le site. Seules quatre des 16 colonnes du tétrapyle sont toujours debout.

L’armée syrienne et les milices alliées, avec l’appui aérien des Russes, ont chassé jeudi les djihadistes du site antique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. L’EI l’avait repris voici deux mois à la faveur d’une attaque surprise.

Wael Hafian, le responsable des antiquités, dit avoir constaté de graves dégâts subis par le tétrapyle, plate-forme carrée avec des structures constituées de quatre colonnes à chaque coin. “Les terroristes l’ont dynamité(…). Les dégâts sont importants”, a-t-il dit à Reuters. Certaines des colonnes à terre n’ont cependant pas été détruites et pourraient être rétablies et restaurées, a-t-il ajouté.

La façade d’un théâtre romain, non loin de là, a elle aussi subi des dégâts, quoique moins graves, a continué Wael Hafian. Selon le responsable des antiquités, l’EI a infligé moins de destructions au site antique lors de sa deuxième occupation des lieux que lors de la première.

Jadis appelée la “perle du désert”, Palmyre, à 215 km au nord-est de Damas, fut une cité prospère sur l’ancienne route de la Soie.

Protéger le patrimoine

La communauté internationale s’est indignée ces dernières années des saccages commis par des djihadistes, notamment en Syrie, en Irak, en Afghanistan et au Mali au nom d’un combat contre “l’idolâtrie”.

Vendredi une Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH) a été créée. Elle a pour objectifs de créer un fonds de 100 millions de dollars et un réseau international de “refuges” pour mettre à l’abri des biens culturels menacés.

La création de ce fonds basé à Genève avait été décidée lors d’une conférence internationale à Abou Dhabi en décembre. La France et les Emirats arabes unis sous le patronage de l’Unesco avaient organisé cette rencontre à laquelle des représentants d’une quarantaine de pays avaient participé, dont la Suisse.

Rendez-vous le 20 mars

“La prochaine étape sera la conférence des donateurs qui se tiendra le 20 mars au musée du Louvre à Paris”, a indiqué vendredi Jack Lang, ancien ministre français de la Culture et actuel président de l’Institut du monde arabe, à Paris. Aucun chiffre n’avait été mentionné à l’issue de la conférence, mais la France et les Emirats arabes unis avaient évoqué un objectif de 100 millions de dollars.

Le président français, François Hollande, avait annoncé une contribution française à hauteur de 30 millions de dollars. D’autres Etats, dont certaines monarchies du Golfe et la Chine, s’étaient dits prêts un effort financier, sans préciser de montants.

Cinquante-cinq sites sur 1052 biens dans le monde figurent actuellement sur la liste du patrimoine mondial “en péril” de l’Unesco.

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