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L’opposant gabonais Jean Ping saisit la Cour constitutionnelle

L'opposant gabonais Jean Ping conteste le résultat de l'élection présidentielle du 27 août, remportée par le président sortant Ali Bongo (photo) (archives). KEYSTONE/AP/FRANCOIS MORI sda-ats

(Keystone-ATS) L’opposant gabonais Jean Ping a saisi jeudi la Cour constitutionnelle pour contester le résultat de l’élection présidentielle du 27 août, remportée par le président sortant Ali Bongo. Son porte-parole Jean Gaspard Ntoutoume Ayi l’a dit lors d’une conférence de presse.

L’opposant demande à la Cour d’autoriser un recomptage des voix “bureau de vote par bureau de vote” dans la province du Haut-Ogooué, dans le sud-est du pays, selon son porte-parole. Ping affirme que la participation a été gonflée dans ce fief d’Ali Bongo pour offrir la victoire au président sortant.

La Cour constitutionnelle, qui inspire de la défiance à des nombreux opposants, dispose désormais de 15 jours pour trancher le contentieux électoral.

D’après les chiffres officiels, seuls 47 des 71’000 électeurs de la province se sont abstenus, a indiqué jeudi Sarah Crozier, porte-parole des observateurs européens.

Le taux de participation est aussi deux fois plus élevé dans le Haut-Ogooué que dans les autres régions, selon ces données, avec 95,46% des votes en faveur d’Ali Bongo.

Mises en doute internationales

Après l’annonce des résultats la semaine dernière, des affrontements qui ont éclaté entre les partisans des deux camps ont fait au moins six morts.

Avant de saisir la Cour constitutionnelle, Jean Ping avait dit ne pas faire confiance à cette institution, selon lui acquise à Ali Bongo. Les Nations unies l’ont toutefois exhorté à entreprendre cette démarche.

L’Union européenne a également mis en doute les résultats du scrutin du 27 août et le Premier ministre français, Manuel Valls, a jugé mardi qu’il serait sage de recompter les voix, décision qui, selon Ali Bongo, relève de la Cour constitutionnelle.

L’Union africaine (UA) devait entamer vendredi une médiation au Gabon, mais celle-ci a été repoussée à une date ultérieure, a annoncé le ministre gabonais des Affaires étrangères, Emmanuel Issoze-Ngondet.

Le président tchadien Idriss Déby, qui doit en prendre la tête, est rentré fatigué du sommet du G20, qui s’est déroulé dimanche et lundi en Chine, a-t-il précisé. L’UA n’a pas confirmé l’information.

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