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La commission des sénateurs ne lâche presque rien sur les retraites

Le bras de fer sur l'avenir des retraites en Suisse se poursuit. La commission de la sécurité sociale du Conseil des Etats ne veut guère de se rapprocher du National, a annoncé jeudi son président Konrad Graber (PDC/LU). Elle est convaincue par son propre modèle. KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le bras de fer sur les retraites se poursuit. La commission préparatoire du Conseil des Etats tient à ce que tous les nouveaux rentiers AVS touchent un bonus de 70 francs et les couples mariés 155% d’une rente simple pour compenser la fonte de la rente du 2e pilier.

Elle a confirmé jeudi sa position en écartant deux propositions par 8 voix contre 5, a annoncé jeudi à la presse le président de la commission de la sécurité sociale Konrad Graber (PDC/LU). L’une se range peu ou prou derrière le National qui s’oppose à toute revalorisation des rentes AVS.

L’autre vise un compromis entre les deux Chambres. Il s’agirait de réserver un supplément dégressif de 70 francs aux personnes touchant moins de 42’000 francs. Selon M. Graber “la proposition n’est pas encore mûre”, elle doit être perfectionnée si elle veut avoir une chance de s’imposer finalement.

Deux points de ralliement

La commission se rallie au National sur deux points seulement. Les mesures transitoires pour adoucir le choc de la réforme devraient profiter aux plus de 45 ans et non plus de 50 ans comme le prévoyait le Conseil des Etats auparavant. Les jeunes ne devraient commencer à cotiser à la prévoyance professionnelle qu’à partir de 25 ans au lieu de 21 ans.

Les sénateurs ont longuement discuté de l’équité entre les générations. Les jeunes ne doivent pas être mis à contribution plus tôt afin de ne pas accentuer le transfert financier qui existe actuellement entre les actifs et les rentiers. Mais c’est surtout la baisse du taux de conversion du capital de 2e pilier en rente (de 6,8% à 6%) qui doit freiner le financement des retraites par les actifs.

Ce point de la réforme n’est pas contesté, de même que la hausse de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans. Pas question en revanche de faire travailler tout le monde jusqu’à 67 ans. La commission s’oppose à l’unanimité au mécanisme d’intervention qui augmenterait automatiquement l’âge de la retraite si l’AVS est dans les chiffres rouges.

Epargner jeunes et PME

Elle refuse encore d’étendre les cotisations au 2e pilier à l’ensemble du salaire pour ne pas pénaliser les jeunes et les PME. Elle tient également à ne pas supprimer les rentes pour veuves sans enfants à charge ni les rentes pour enfants alloués aux rentiers AVS avec de la progéniture à charge. Elle plaide toujours pour financer le tout via un relèvement de la TVA d’un point de pourcentage.

En réponse à une demande des caisses de pension, la commission souhaite que la réforme du 2e pilier n’entre en vigueur qu’au 1er janvier 2019.

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