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La pelouse reprend des couleurs après un hiver difficile

Les rampes de luminothérapie installées sur la pelouse du Stade de Genève disposent de 56 lampes de 1000 watts chacunes. Keystone/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) En piteux état après un hiver sans chauffage ni appoint de lumière, la nouvelle pelouse du Stade de Genève reprend des couleurs. Une luminothérapie intensive combinée à un chauffage d’appoint a pu sauver le gazon.

Vendredi matin, un jardinier s’affairait avec une tondeuse alors que deux autres repliaient d’imposantes rampes de luminothérapie. Manoeuvrer ces structures dotées de 56 lampes de 1000 watts chacunes nécessite l’utilisation d’un tracteur.

Les cinq rampes ont été installées à la mi-février, a précisé à l’ats Pierre-Yves Bovigny, responsable de la construction et de la qualité des pelouses pour l’Association suisse de football (ASF). Ces structures d’un coût total de 350’000 francs couvrent un cinquième de la surface du terrain.

En profondeur

Pour que la photosynthèse se produise et que le gazon se régénère, la lumière seule ne suffit pas, selon le spécialiste. En effet, le gazon pousse uniquement entre 5 et 25 degrés. En dessous de 5 degrés, il faut chauffer le terrain.

Or, les 35 kilomètres de tuyaux enterrés à 30 centimètres de profondeur sous la pelouse n’ont pas pu être utilisés pendant l’hiver, faute d’autorisation cantonale pour chauffer une surface en plein air. Il a fallu mettre en place un chauffage de secours début mars.

Ces deux mesures ainsi que les soins quotidiens apportés par les jardiniers ont permis à la pelouse de retrouver une belle couleur verte. La pression était importante, car le Stade de Genève accueille le 25 mars l’équipe suisse de foot pour son match contre la Lettonie.

Pas assez de jours

Pierre-Yves Bovigny, qui est également mandaté par la Fondation du Stade de Genève pour surveiller la qualité de sa pelouse, avait dû prendre la semaine dernière la décision d’interdire temporairement le Servette Rugby Club de disputer ses matchs à La Praille afin de ménager le terrain.

Actuellement, il craint moins les crampons des rugbymen, car la pelouse est solidement ancrée. Mais en maintenant un match de rugby, il aurait manqué cinq jours de luminothérapie indispensable à la régénération du gazon.

Plus résistant

Les déboires du gazon du Stade de Genève ont suscité colère et incompréhension. En effet, la pelouse avait été intégralement changée l’été dernier au profit d’un gazon hybride, soit mi-naturel, mi-synthétique. L’opération avait coûté 4 millions de francs. Plus résistant aux assauts des sportifs, ce système nécessite en revanche un entretien plus important.

Dans une interview publiée jeudi dans le Matin, le président de la Fondation du Stade de Genève, Laurent Moutinot, avait déclaré que cette pelouse neuve “aurait dû être chauffée”. “Malheureusement, on n’en a pas obtenu l’autorisation”, avait-il relevé. Il avait ajouté avoir trouvé une solution pour le chauffage, “mais ce n’est pas tout de suite, peut-être dans deux ans”.

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