Des perspectives suisses en 10 langues

La pollution urbaine diminue en Suisse selon l’OMS

La qualité de l'air à Berne est devenue la moins bonne parmi les principales villes suisses (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Plus de 80% des habitants urbains vivent dans un environnement trop pollué. Si les villes pauvres sont particulièrement touchées, la situation s’améliore en Suisse, selon des données de l’OMS publiées jeudi à Genève.

La pollution de l’air ambiant en zone urbaine “continue de progresser à un taux alarmant”, a indiqué devant la presse la directrice de la santé publique et de l’environnement à l’OMS Maria Neira.

Dans les pays à bas et moyen revenu, 98% des villes dépassent les taux de pollution maximaux fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elles ne sont que 56% dans les pays plus aisés, selon la 3e banque de données sur la qualité de l’air en zone urbaine qui porte sur une période de 2008 à 2015.

Mais dans toutes les régions, des villes pauvres arrivent aussi à gérer la pollution de l’air, a souligné un autre responsable de l’OMS, Carlos Dora. Les limites fixées par l’OMS sont de 20mcg/m3 pour les particules PM10 et 10mcg/m3 pour les PM2.5, plus petites.

Berne plus polluée en Suisse

Globalement, les niveaux de pollution ont augmenté de 8% de 2008 à 2013, malgré des améliorations dans certaines régions. La Suisse fait partie de ces zones où ils diminuent.

Genève avait en 2013 une concentration moyenne par année de particules PM10 de 21 mcg/m3 (contre 27 en 2011), Bâle de 20 mcg/m3 (22 en 2011), Zurich de 20 mcg/m3 (comme en 2011). Pour les particules PM2.5, ces chiffres sont respectivement de 15 mcg/m3 (18 en 2011), 14 mcg/m3 (15 en 2011) et 14 mcg/m3 (comme en 2011).

Au total, parmi les neuf villes suisses analysées, Berne est la plus polluée pour les particules PM10 avec 23 mcg/m3 et St. Gall la moins touchée avec 16 mcg/m3. Même constat sur les particules PM2.5, où Berne atteint 16 mcg/m3 et St-Gall à peine plus de 10 mcg/m3. Les villes suisses restent derrière les niveaux mesurés chez leurs grandes voisines européennes.

Selon M. Neira, le rapport n’intègre pas les pires villes polluées parce qu’elles ne mesurent pas leur qualité de l’air. Parmi celles décortiquées de 2011 à 2015, Riyad affiche des taux de 368 et 156 mcg/m3 pour les particules PM10 et PM2.5. Elle devance Ma’ameer à Bahreïn et New Delhi. Pas d’inquiétude en revanche pour les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro. La ville est “plutôt propre et les athlètes ne devraient pas s’inquiéter”, dit M. Dora.

Depuis le précédent rapport il y a deux ans, davantage de villes mesurent les niveaux de pollution. Elles reconnaissent l’impact pour la santé. Désormais, les indications de 3000 villes, la plupart de plus de 50’000 habitants, dans 103 pays sont prises en compte. Une comparaison a pu être établie sur 795 d’entre elles entre 2008 et 2013.

Constituée d’une haute concentration de particules petites et fines, la pollution de l’air ambiant provoque le décès prématuré de 3 millions de personnes dans le monde chaque année. Sept millions avec la pollution intérieure. Là où des mesures ont été prises, une réduction de 70 mcg/m3 à 20mcg/m3 des PM10 peut diminuer de 15% le taux de mortalité.

Energie et transports

En terme de régions, les taux les moins élevés sont observés dans les pays riches en Europe, sur le continent américain et dans le Pacifique ouest. Les plus importants en Méditerranée orientale et en Asie du sud-est, où ils dépassent souvent de 5 à 10 fois les limites fixées par l’OMS.

Dans ces régions et dans les pays à bas revenu du Pacifique ouest, ils ont augmenté de plus de 5% de 2008 à 2013 dans plus de deux tiers des villes. Les données manquent encore pour l’Afrique, mais celles disponibles révèlent aussi des niveaux supérieurs aux taux médians.

L’OMS recommande d’augmenter les énergies renouvelables et de mettre la priorité sur les métros, les voies pour piéton et les pistes cyclables. Elle plébiscite aussi l’efficience énergétique et la gestion des déchets, mais cible les fertilisants agricoles. L’Assemblée mondiale de la santé discutera fin mai à Genève d’une feuille de route pour répondre aux conséquences de la pollution sur la santé.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision