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La qualité de la Sarine s’améliore en aval de la décharge La Pila

Plus aucune truite prélevée ne dépassait les valeurs limite de PCB (Photo prétexte). KEYSTONE/AP THE LIVINGSTON ENTERPRISE/GARRETT CHEEN sda-ats

(Keystone-ATS) Bonne nouvelle pour les pêcheurs et l’environnement en général. La qualité des eaux de la Sarine s’est améliorée en aval de l’ex-décharge de La Pila après une grave pollution. Au point que le Conseil d’Etat a rouvert à la pêche trois tronçons sous conditions.

“Bien que réjouissants, ces résultats montrent cependant que les poissons de la Sarine entre la décharge de la Pila et le barrage de la Maigrauge ont encore des concentrations en PCB, de type dioxyne, supérieures à la moyenne”, écrit le Conseil d’Etat mercredi dans un communiqué. D’où de strictes conditions à la réouverture partielle de la pêche.

Elles porteront notamment sur la taille de capture des truites, la non-remise à des tiers ou la consommation personnelle: pas plus de 250 grammes par semaine pour des adultes, pas de consommation pour les enfants et les femmes en âge de procréer.

Dix ans déjà

L’interdiction, en vigueur depuis la découverte de la pollution en 2007, continuera de s’appliquer du barrage de Rossens à celui de Schiffenen. Pour des motifs de sécurité, la pêche à partir de la rive gauche de la Sarine jusqu’au pied de la décharge de La Pila restera fermée également.

Les autorités n’en ont pas encore fini avec cette pollution majeure aux PolyChloroBiphényles de type dioxine. Le PCB est une substance interdite en Suisse depuis 1986 dont les effets, cancérigènes, sont analogues à ceux des dioxines. Ce produit s’accumule au long de la chaîne alimentaire dans les tissus gras.

Un défi

La complexité technique du dossier est liée entre autres à la taille de la décharge (200’000 m3 de déchets), ce qui représente l’équivalent d’un bloc d’une quarantaine de mètres de haut sur la surface d’un grand terrain de football. L’hétérogénéité de son contenu, la proximité de la Sarine et la présence de PCB dans les sédiments du cours d’eau n’arrangent rien.

C’est un défi technique, scientifique et financier, affirme le Conseil d’Etat. Le maître de l’ouvrage et l’autorité de surveillance ne peuvent en effet se baser sur aucun autre cas similaire, note-t-il.

Pas fini

Des investigations complémentaires sont ainsi nécessaires pour évaluer les variantes d’assainissement. Elles dureront jusqu’en 2017 sur l’ancienne décharge de la Pila et la Sarine. Elles devraient aussi confirmer que la réalisation des mesures urgentes et des mesures préliminaires est bel et bien une des explications de cette amélioration, puis en quantifier les effets.

Elles permettront également de proposer un projet d’assainissement de la décharge optimal et durable, en termes d’effets sur l’environnement et de coûts. Ce dernier n’est pas encore connu. Un montant de 250 millions de francs était articulé en 2013.

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