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Lancement de la 67e Berlinale, l’ombre de Trump plane sur le jury

Paul Verhoeven préside le jury de la Berlinale. Il est le réalisateur de "Basic Instinct", "Starship Troopers" ou plus récemment "Elle" avec Isabelle Huppert. KEYSTONE/EPA/CLEMENS BILAN sda-ats

(Keystone-ATS) Le jury de la 67e Berlinale s’est montré combatif et engagé jeudi pour le lancement du festival de cinéma sur lequel plane l’ombre de la politique américaine menée par le président Donald Trump. Il est présidé cette année par le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven.

“C’est un moment incroyable pour être Américain dans un festival international. Je veux que l’on sache qu’il y a de nombreuses personnes dans mon pays qui sont prêtes à résister”, a affirmé l’actrice américaine Maggie Gyllenhaal lors de la conférence de presse du jury, dans une référence à la situation politique aux Etats-Unis.

Le Mexicain Diego Luna, qui apparaît dans le dernier volet de la saga Star Wars (“Rogue one”), a joué la carte de l’humour. Il a évoqué le mur frontalier entre le Mexique et les Etats-Unis voulu par le président américain, qui n’a jamais été nommé.

“Je vais enquêter sur la façon d’abattre les murs, il y a de nombreux experts (en la matière à Berlin, ndlr) et je vais revenir au Mexique avec des informations”, a-t-il lancé. “La seule chose positive est qu’il doit y avoir une réaction (au projet de Donald Trump) et je veux y prendre part”, a-t-il ajouté.

“Manque de films pour adultes”

Mais en tant que jury, “nous ne sommes pas là pour envoyer un message mais pour écouter des voix différentes et les célébrer”, a souligné l’acteur, valeur montante à Hollywood.

Pour sa part, le cinéaste Paul Verhoeven a redit son envie de “voir des films différents, controversés” et d’avoir “des discussions animées” au sein du jury. Celui-ci compte également l’artiste islandais Olafur Eliasson, le réalisateur chinois Wang Quan’an, la productrice tunisienne Dora Bouchoucha Fourati et l’actrice allemande Julia Jentsch.

Le réalisateur de “Basic Instinct” et président du jury en a profité pour déplorer “le manque de films pour adultes à Hollywood”, face à la déferlante de productions pour un public plus jeune.

Environ 400 films de 70 pays

Pour cette 67e édition qui fait la part belle aux portraits d’artistes, 18 films sont en lice pour l’Ours d’or qui sera remis le 18 février. Le festival du film de Berlin ouvre ses portes avec la projection en avant-première de “Django”, un biopic consacré au fondateur du jazz manouche et à un épisode méconnu de sa vie pendant la Seconde Guerre mondiale, en pleine persécution nazie.

Pendant 11 jours, quelque 400 films provenant de 70 pays vont être diffusés dans le cadre du premier grand festival de cinéma de l’année en Europe et le seul à être ouvert au public. Fidèle à sa tradition, la Berlinale accueillera films d’auteur et grosses productions américaines.

“Nous avons là un programme qui dit ‘oui à la vie’ et des artistes qui décrivent des quotidiens bouleversés par des apocalypses mais dans lesquels il y a toujours une porte de sortie”, a expliqué Dieter Kosslick, directeur de la Berlinale.

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