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Le PIB de la Suisse stagne au 3e trimestre – Consommation en panne

Après deux trimestres négatifs, les investissements dans la construction ont enregistré une hausse (photo symbolique). KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF sda-ats

(Keystone-ATS) Le produit intérieur brut (PIB) réel de la Suisse a stagné au troisième trimestre 2016 en comparaison trimestrielle. La consommation n’a guère insufflé d’impulsions à la croissance économique. Au deuxième trimestre, le PIB avait progressé de 0,6%.

Sur un an, le PIB affiche toutefois une progression de 1,3%, indique le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) vendredi. Ces chiffres sont inférieurs aux prévisions des analystes interrogés par l’agence financière awp, qui attendaient une croissance comprise entre 0,1 et 0,4% en comparaison trimestrielle et entre 1,5% et 2,3% en comparaison annuelle.

Ils ne constituent cependant pas une réelle surprise, car la croissance plutôt forte du deuxième trimestre reposait sur des facteurs temporaires, relève Nadia Gharbi, économiste chez Pictet & Cie, contactée par l’ats. La déception majeure concerne la consommation privée, pourtant stable au trimestre précédent, qui apparaît globalement faible.

Cet accès de faiblesse ne sera pas durable, pronostique l’institut conjoncturel BAKBASEL, qui retient la hausse des investissements en biens d’équipement et les exportations dynamiques.

Ménages prudents

Les dépenses des ménages et des institutions privées sans but lucratif au service des ménages ont augmenté de 0,1% au troisième trimestre. Celles consacrées aux transports et à la mobilité ont grimpé, alors qu’elles ont reculé pour le logement et l’énergie.

Les dépenses de consommation de l’Etat se sont faiblement contractées (-0,1%). En revanche, les investissements en biens d’équipement ont crû, dans une modeste mesure (+0,5%), grâce principalement à la recherche, au développement et aux machines.

Les exportations de marchandises ont reculé de 0,2%. Sur ce point, on observe une divergence entre les produits chimiques et pharmaceutiques d’une part, moins sensibles au cycle économique, qui poursuivent leur progression, et l’horlogerie, la bijouterie et les instruments de précision, principaux responsables du repli, constate Nadia Gharbi.

Après deux trimestres négatifs, les investissements dans la construction ont eux aussi enregistré une hausse (+0,5%). “Ainsi, la demande intérieure finale a livré une contribution positive à la croissance du PIB”, note le SECO.

Croissance 2016 intacte

Ce troisième trimestre plus faible qu’attendu ne devrait pas peser outre mesure sur la croissance en 2016, estiment les analystes. “D’autant que plusieurs indicateurs laissent augurer un quatrième trimestre plutôt dynamique”, note Nadia Gharbi, qui rappelle que le PIB de la Suisse, petite économie ouverte, est par nature relativement volatil par rapport à celui de ses grands voisins.

La mouvement expansif de fond se poursuivra au cours des prochains trimestres, écrit BAKBASEL dans son premier commentaire, renvoyant aux derniers indicateurs conjoncturels, à l’indice suisse des directeurs d’achats, qui apparaît solide, et aux perspectives de l’économie mondiale.

Le SECO prévoit une croissance du PIB de 1,5% pour l’ensemble de 2016.

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