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Le sondage SSR donne l’initiative des Verts gagnante

Cette Opel de 1969 a le même âge que la centrale nucléaire de Beznau. Ici les représentants de tous les partis et organisations, qui soutiennent l'initiative "Sortir du nucléaire", lors d'une conférence de presse jeudi à Lausanne. Sortie du nucléaire - Fil Twitter sda-ats

(Keystone-ATS) A moins de deux mois du scrutin, les Suisses penchent en faveur de l’initiative des Verts “Sortir du nucléaire”. Selon le premier sondage SSR, près de 57% des citoyens glisseraient un “oui” dans l’urne et 36% un “non”. Même tendance dans un sondage de Tamedia.

Les personnes qui ont l’intention de voter estiment cependant que le “non” devrait au final l’emporter de justesse, peut-on lire vendredi dans le sondage, réalisé par gfs.bern pour le compte de la SRG SSR. L’institut de recherche classe lui l’initiative parmi celles qui sont potentiellement capables de recueillir une majorité.

A ce stade de la campagne, 61% des intentions de vote exprimées sont fermes. La formation de l’opinion est déjà très avancée pour un début de campagne, souligne gfs.bern.

Forte polarisation

La polarisation entre les partis est forte. Près de 95% de la base des Verts est favorable au texte lancé par le parti. Au sein du PS, les partisans sont majoritaires, avec 70% contre 16%. Les personnes non affiliées à un parti sont elles aussi favorables à l’initiative avec 54%.

Dans le camp du PDC, le “oui” l’emporte (58%), mais la résistance au projet est significative (35%). Un conflit potentiel existe entre la base et l’élite du PDC, car la majorité favorable de l’électorat s’oppose à la consigne du refus décidée par l’élite du parti au plan national.

La majorité des électeurs de l’UDC (56%) et du PLR (47%) ayant prévu de voter sont opposés au projet. Au sein de l’UDC, l’opposition est donc déjà nette, alors que les positions au sein de la base du PLR sont encore divisées.

“Oui” des femmes et des Romands

L’acceptation du projet est différente selon les sexes. Actuellement, 63% des femmes se prononceraient pour le projet (28% d’opposantes) alors que seulement 50% des hommes sont du même avis (43% d’opposants).

Les différences entre régions linguistiques sont également importantes. En Suisse romande, l’approbation est la plus forte, avec 64% contre 22%; en Suisse alémanique, la plus faible, avec 55% contre 40%. La Suisse italienne occupe une position médiane, avec 57% contre 29%.

Ligne de fracture

L’argument le plus populaire en faveur de l’initiative “Sortir du nucléaire” relève que la transition énergétique nécessite une sortie programmée de l’énergie nucléaire. Environ 76% des personnes ayant l’intention de voter approuvent cette affirmation.

Parmi les messages des opposants, la critique relative à l’importation de courant des centrales au gaz et au charbon des pays voisins arrive en première place, avec 67% des voix.

La question de la sortie organisée constitue la ligne de fracture essentielle. Du côté des défenseurs du projet, elle s’accompagne de craintes quant à la poursuite de l’exploitation d’anciennes installations, et d’appréhensions liées aux goulets d’étranglement chez les opposants.

Même tendance chez Tamedia

Le sondage Tamedia, aussi publié vendredi, va dans le même sens. Selon lui, les citoyens seraient 55% à approuver l’initiative contre 37% de non. La peur d’une défaillance d’une centrale est l’argument le plus cité en faveur d’un abandon du nucléaire.

Selon l’institut gfs.bern, le 8 octobre 2016, 43% des électeurs auraient certainement participé à la votation prévue le 27 novembre 2016. Il s’agit d’une valeur moyenne pour cette période d’avant-votation.

L’enquête a été menée par téléphone entre le 3 et le 14 octobre auprès de 1200 personnes, dont 700 Alémaniques, 300 Romands et 200 Tessinois. Le taux d’incertitude est de +/-2,9%.

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